Elle court dans la poussière, la rose de Balzac (par Jérôme Provençal)
Elle court dans la poussière, la rose de Balzac, d' Yves-Noël Genod (par Jérôme Provençal)
La première quinzaine des Inaccoutumés 2006 s'achèvera par le nouveau spectacle, présenté du 13 au 15 novembre, de Yves-Noël Genod, d'une incongruité – déjà discernable dans son titre : Elle court dans la poussière, la rose de Balzac – absolument jubilatoire. Présomptueux serait celui qui prétendrait saisir en quelques phrases cet objet chorégraphique hors norme et fâcheux celui qui, ne sachant comment le prendre, préfèrerait le rejeter. Cela équivaudrait à rejeter l'idée même de liberté car c'est au nom de la liberté (cette denrée devenue si rare) que quatre épatants interprètes – deux hommes, un petit garçon et une femme – s'emparent de l'espace de la Ménagerie de Verre, un espace réduit au plus brut et jonché d'accessoires improbables (deux gros rats en caoutchouc, une perruque, une citrouille, une boule de bowling...) qui tous, ne serait-ce que deux secondes, jouent un rôle actif. Que se passe-t-il avec tout ça ? On sautille, on soliloque, on chante (des bribes de Louis-Ferdinand Céline surgissent vers la fin), on blague, on divague, on pense et on danse, bref : on chahute tous azimuts. L'aspect très spontané de ce chahut drolatique, touchant par moments au plus nu de l'enfance, résulte évidemment d'un travail obstiné – les étincelles de l'improvisation ne faisant pas long feu sans les secours de la précision. Rigoureusement foutraque, Elle court dans la poussière, la rose de Balzac s'apparente à un cours d'éducation pataphysique dont on ressort incrédule et ravi.
("Mouvement")
La première quinzaine des Inaccoutumés 2006 s'achèvera par le nouveau spectacle, présenté du 13 au 15 novembre, de Yves-Noël Genod, d'une incongruité – déjà discernable dans son titre : Elle court dans la poussière, la rose de Balzac – absolument jubilatoire. Présomptueux serait celui qui prétendrait saisir en quelques phrases cet objet chorégraphique hors norme et fâcheux celui qui, ne sachant comment le prendre, préfèrerait le rejeter. Cela équivaudrait à rejeter l'idée même de liberté car c'est au nom de la liberté (cette denrée devenue si rare) que quatre épatants interprètes – deux hommes, un petit garçon et une femme – s'emparent de l'espace de la Ménagerie de Verre, un espace réduit au plus brut et jonché d'accessoires improbables (deux gros rats en caoutchouc, une perruque, une citrouille, une boule de bowling...) qui tous, ne serait-ce que deux secondes, jouent un rôle actif. Que se passe-t-il avec tout ça ? On sautille, on soliloque, on chante (des bribes de Louis-Ferdinand Céline surgissent vers la fin), on blague, on divague, on pense et on danse, bref : on chahute tous azimuts. L'aspect très spontané de ce chahut drolatique, touchant par moments au plus nu de l'enfance, résulte évidemment d'un travail obstiné – les étincelles de l'improvisation ne faisant pas long feu sans les secours de la précision. Rigoureusement foutraque, Elle court dans la poussière, la rose de Balzac s'apparente à un cours d'éducation pataphysique dont on ressort incrédule et ravi.
("Mouvement")
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