Il parle de moi
(Belle de nuit)
"Yves-Noël est rentré à Paris, nous sommes le 20 juin. Je relis son dernier message, il y a quelques jours, je ne m’y étais pas attardé, n’avais pas eu le temps, j’étais au bureau, ne peux penser à autre chose qu’à mes dossiers depuis deux semaines, depuis que je suis chef de bureau par intérim. Le message disait seulement "sonnet 29". Je le lis aujourd’hui: "Honni de la fortune, autant des hommes, je pleure, seul, mon destin de paria…", et le distique final: "Si riche, à me savoir aimé de toi, que j’en mépriserais le sort même des rois." Je l’imagine dans sa caravane, j’allais écrire au fond de sa caravane, le froid, il m’a dit qu’il fait très froid là-bas, dans le Forez. J’ai rêvé de lui cette semaine, il était comme le roi au pied du chêne, il avait les cheveux châtain, il parlait, à des acteurs sans doute, je le regardais, de profil."
"Yves-Noël est rentré à Paris, nous sommes le 20 juin. Je relis son dernier message, il y a quelques jours, je ne m’y étais pas attardé, n’avais pas eu le temps, j’étais au bureau, ne peux penser à autre chose qu’à mes dossiers depuis deux semaines, depuis que je suis chef de bureau par intérim. Le message disait seulement "sonnet 29". Je le lis aujourd’hui: "Honni de la fortune, autant des hommes, je pleure, seul, mon destin de paria…", et le distique final: "Si riche, à me savoir aimé de toi, que j’en mépriserais le sort même des rois." Je l’imagine dans sa caravane, j’allais écrire au fond de sa caravane, le froid, il m’a dit qu’il fait très froid là-bas, dans le Forez. J’ai rêvé de lui cette semaine, il était comme le roi au pied du chêne, il avait les cheveux châtain, il parlait, à des acteurs sans doute, je le regardais, de profil."
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