Friday, July 30, 2010

Réponses

(Je n'ai pas pu répondre sur Facebook, ma connexion ici pas très bonne - et puis, j'ai pris le temps et les messages avaient déjà fuités dans d'autres tuyauteries...)



Je veux contrôler la parole ? Comme c’est curieux… Les artistes veulent contrôler la parole ? Comme c’est curieux… Tadeusz Kantor avait fait un spectacle sur ce thème, intitulé : Qu’ils crèvent, les artistes ! Venir voir un spectacle de bonne humeur est une demande inacceptable ? Comme c’est curieux… On n’évolue, je crois bien, pas dans le même monde, Monsieur Bély et ses nounous. Heureusement le mien est vaste, il date de l’antiquité, il dit : un spectacle, ça se fait à deux. Quand je parais devant les spectateurs, je le fais de ma meilleure humeur - pour donner du bonheur. Voilà où j’en suis. Mais si on me met un type renfrogné en face de moi, je serai comme Vénus, je n’y arriverai pas (à donner du bonheur). C’est comme pour tout. Vous pouvez voir une expo de mauvaise humeur, vous pouvez lire un livre de mauvaise humeur, vous pouvez écouter de la musique de mauvaise humeur et vous en apprendrez quoi ? Rien. A moins que vous n’imaginiez que l’art peut vous soigner… Mais, là non plus, nous ne sommes pas du même monde, je ne le pense pas, moi. C’est ce que Borgès, Stevens, Duras, Sarraute, Shakespeare… et moi-même disons pendant une heure quinze : on ne peut que faire allusion, "la vision d’un homme ne prête pas ses ailes à un autre homme". Et voilà pourquoi il faut être deux. Deux en forme. Vous dites que les artistes doivent être des citoyens comme les autres (ce sont les mêmes mots de la curée contre Roman Polanski) – mais vous les placez où, les artistes, s’ils n’ont pas le droit de critiquer vos critiques ou vos humeurs ? Fais ton spectacle et tais-toi ? Pas le même, pas le même monde... Je le redis : mes spectacles ne s’adressent pas à vous. Ils s’adressent à ceux qui le veulent bien (et non pas le valent bien…), c’est-à-dire à tout le monde. Vraiment exactement.



Des fois, c'est bien écrit... Je te cite, cher Jérôme, dans mon spectacle d'Avignon (la phrase de Van Gogh que tu avais placée en exergue de ta critique de Vénus & Adonis) - mais pourquoi Gilles Jobin n'aurait pas le droit de dire qu'il aime Marie-Christine Vernay et qu'il n'aime pas d'autres blogs... ? Ça m'échappe, là. Et puis personne n'est obligé d'acheter un billet pour voir un spectacle, y compris (et d'autant plus) quand c'est subventionné ! Y en a tellement, de spectacles, y a la télé, y a les livres (les bibliothèques), les expos, la musique et les films qu'on peut télécharger, etc. Y a la vie. Personne ne doit rien à personne ni les artistes aux spectateurs. On dirait que vous faites une association d'usagers de la SNCF, là... Les abonnés... Tout ça est plus léger.

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