Sunday, August 08, 2010

Shakespeare, David Bowie & co

(Blog Arte)



DERRIERE L'AFFICHE. "Hola, que tal ? Champagne ou Perrier ?". Sourire malicieux, un jeune Adonis reçoit le public à La Condition des soies. Complètement nu, il marche sur des talons rouges. L'acteur Robin Causse est l'invité du jour du Parc intérieur, cette aventure pop-shakespearienne imaginée par Yves-Noël Genod.

Le temps de chauffer la salle et l'Adonis s'est déjà habillé en femme. Il monte sur un escalier et disparaît par une fenêtre. Le pas rapide, Yves-Noël Genod monte sur scène. Il fait vieux rockeur sorti d'une bande dessinée d'Andrea Pazienza. Sneakers, jeans gris délavés, une veste noire qui tombe sur des petites épaules et une ligne noire d'eye-liner. Avec l'élégance décalée d'un patineur de l'Europe de l'Est, il gagne l'attention du public séduit par son regard.

Il lit un extrait des Sonnets de Shakespeare, l'histoire de séduction entre Venus et Adonis. Elle s'offre à son amoureux qui, lui, s'obstine à refuser ses caresses. Il joue avec les mots. Il surprend le public à chaque strophe. Le texte devient le fil rouge d'un voyage dans son univers dandy. Ils invitent sur scène Marguerite Duras, Wallace Stevens et Roman Polanski.

La fin approche. Adonis décide de chasser le sanglier avec des potes en laissant Vénus désespérée dans son désir. Le public sort de la salle et passe au guichet. Chez Genod, l'entrée est libre "car les putains, les vraies, sont celles qui font payer pas avant, mais après".

Yves-Noël Genod a fait un miracle. Il marche sur un fil subtil. Il a trouvé un équilibre entre poésie et ironie. Entre Shakespeare et David Bowie.

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