Sur une grève de Bretagne
Je l’ai tellement aimée, Madame X, et pourtant j’aimais quelqu’un qui n’en valait pas la peine.
L’ailleurs si manifeste - voile blanche - dans ce pays fantomal de la clôture.
Le bleu éteint, en infini perd sa couleur.
Des petites bulles d’air sortent de l’eau.
Ça monte et ça descend.
Les cormorans sont noirs et les mouettes blanches.
Où vont les oiseaux quand il pleut ?
Ils reviennent intacts. Les cormorans ont toujours l’air englué dans l’pétrole. Les mouettes sont toujours sur un pied sur les rochers ou à tomber comme des sacs pour pêcher.
Lorsqu’il y a la pluie (la nuit), sans doute les poissons sont-ils toujours sous l’eau sans trop d’problème. (De l’orage au-dehors, de l’apocalypse.) Sans lumière sans doute sont-ils sans doute à leur affaire (mais peut-être pas).
Le pays de Madame X manque d’air.
Protestations des apparences. Le silence de midi. Ce n’est pas que cela se tait, c’est que l’oreille, sa propre oreille, offre un espace. On entend mieux comme affamé. On caresse le caillou doux par le mouvement du pied. On goûte le ciel pommelé ; On goûte le vide. Comme si l’homme n’y avait pas été.
Où sont les requins, les squales, les baleines, les dauphins, les Poseidon ? Où sont les mouettes, les ptérodactyles, les oiseaux d’écrin, les voyages ? Où sont la terre, la lune et les étoiles ?
Madame X vit dans l’imaginaire. Mais c’est un imaginaire pauvre car Madame X ne vit pas dans l’réel. Elle s’ennuie dans l’réel, elle ne voit pas l’intérêt. Elle soupire dans l’réel. Est-elle fatiguée ? Non, mais c’est l’ensemble. Or le réel et l’imaginaire, si, pour les débutants, il faut les distinguer, à partir d’un certain niveau, on comprend que c’est pareil. Archipareil. Disons que ces catégories analytiques se marient et s’interpénètrent sans cesse. On n’a pas l’une sans l’autre. Mais Madame X ne sent pas ce tressage, elle ne sent pas la vie. Elle se plaint d’avoir des yeux, des oreilles, des sens. Elle se plaint d’avoir des jambes pour marcher, des mains pour travailler. Elle se plaint de la sale couleur (bleue) du paysage comme une flaque. Elle se plaint, mais ce qui la rend émouvante, c’est qu’elle a peur.
C’est par la peur qu’elle trouve quelques solutions.
Il y a quoi ? C’est un cormoran englué qui secoue ses ailes si loin pourtant dans le silence de midi. Bruit de drap que l’on bat, de tapis. Il le refait autant de fois que le cœur lui en dit. Il se décolle de l’eau et il bat des ailes – ça leur plaît de faire ça (un autre le fait sur un rocher, moins bruyant).
Les mouches mordorées.
Les enfants sourds.
Les enfants de mon frère ont je ne sais quelle déformation à la trompe d’Eustache, alors ils ont otites sur otites. Il faut répéter tout très fort. Quoi ? Quoi ?
Solal : "Je vais faire caca." Puis : "C’est pas caca, c’est pipi. Le caca, il est parti au fond des fesses."
L’ailleurs si manifeste - voile blanche - dans ce pays fantomal de la clôture.
Le bleu éteint, en infini perd sa couleur.
Des petites bulles d’air sortent de l’eau.
Ça monte et ça descend.
Les cormorans sont noirs et les mouettes blanches.
Où vont les oiseaux quand il pleut ?
Ils reviennent intacts. Les cormorans ont toujours l’air englué dans l’pétrole. Les mouettes sont toujours sur un pied sur les rochers ou à tomber comme des sacs pour pêcher.
Lorsqu’il y a la pluie (la nuit), sans doute les poissons sont-ils toujours sous l’eau sans trop d’problème. (De l’orage au-dehors, de l’apocalypse.) Sans lumière sans doute sont-ils sans doute à leur affaire (mais peut-être pas).
Le pays de Madame X manque d’air.
Protestations des apparences. Le silence de midi. Ce n’est pas que cela se tait, c’est que l’oreille, sa propre oreille, offre un espace. On entend mieux comme affamé. On caresse le caillou doux par le mouvement du pied. On goûte le ciel pommelé ; On goûte le vide. Comme si l’homme n’y avait pas été.
Où sont les requins, les squales, les baleines, les dauphins, les Poseidon ? Où sont les mouettes, les ptérodactyles, les oiseaux d’écrin, les voyages ? Où sont la terre, la lune et les étoiles ?
Madame X vit dans l’imaginaire. Mais c’est un imaginaire pauvre car Madame X ne vit pas dans l’réel. Elle s’ennuie dans l’réel, elle ne voit pas l’intérêt. Elle soupire dans l’réel. Est-elle fatiguée ? Non, mais c’est l’ensemble. Or le réel et l’imaginaire, si, pour les débutants, il faut les distinguer, à partir d’un certain niveau, on comprend que c’est pareil. Archipareil. Disons que ces catégories analytiques se marient et s’interpénètrent sans cesse. On n’a pas l’une sans l’autre. Mais Madame X ne sent pas ce tressage, elle ne sent pas la vie. Elle se plaint d’avoir des yeux, des oreilles, des sens. Elle se plaint d’avoir des jambes pour marcher, des mains pour travailler. Elle se plaint de la sale couleur (bleue) du paysage comme une flaque. Elle se plaint, mais ce qui la rend émouvante, c’est qu’elle a peur.
C’est par la peur qu’elle trouve quelques solutions.
Il y a quoi ? C’est un cormoran englué qui secoue ses ailes si loin pourtant dans le silence de midi. Bruit de drap que l’on bat, de tapis. Il le refait autant de fois que le cœur lui en dit. Il se décolle de l’eau et il bat des ailes – ça leur plaît de faire ça (un autre le fait sur un rocher, moins bruyant).
Les mouches mordorées.
Les enfants sourds.
Les enfants de mon frère ont je ne sais quelle déformation à la trompe d’Eustache, alors ils ont otites sur otites. Il faut répéter tout très fort. Quoi ? Quoi ?
Solal : "Je vais faire caca." Puis : "C’est pas caca, c’est pipi. Le caca, il est parti au fond des fesses."
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