Dédié à Hubert Colas
« Du moment où j’ai décidé d’vivre et que, mon handicap, il est là, j’fais avec, et j’l’utilise plutôt que… Voilà, il est là, donc autant s’en servir, quoi. »
Mistral fou, ce soir, Marseille un peu inconnue, ce séjour. Je travaille avec Thomas Gonzalez. Une petite forme pour actOral, le festival. Quand Thomas y arrive, c’est totalement sublime, mais il n’y arrive pas toujours. Il va être obligé d’y arriver. Il a des capacités fabuleuses – alors, ça met la barre juste au même endroit (que d’habitude : l’endroit : La Mort d’Ivan Ilitch), mais ça nécessite une capacité de dressage intense (pour ne pas se défenestrer). Voilà ce que je peux dire, ce soir. Il faut pas que j’attrape froid, je vais attraper ma veste de jogging (pleine d’étoiles). A chaque travail, on fait le tour de la question. C’est toujours le même travail, je ne m’en rendais pas compte. Finalement, c’est toujours le même travail. Ça commence à se savoir. Et à se dire. Et, moi, je peux le dire aussi. (C’est un peu embêtant.) Je parle beaucoup. Parfois Thomas accepte d’être avec moi comme dirigé. Il accepte en aveugle. C’est très beau. Mais, d’autres fois, ou peut-être une fois qui ne viendra jamais (pas le temps), il va se rebeller. Personne n’accepte d’être l’esclave à ce point, sauf les prostitués, sauf les acteurs. C’est très étrange, les acteurs. C’est fou. Ils vont vers la peur… A quel point ils sont aimantés par la peur. Il dit, par exemple : « Là-haut, tu dois croquer la pomme, / Monsieur le diable, / Mais le vieux plancher des hommes,/ C'est formidable. » Le vieux plancher des hommes… Et puis il dit des choses si belles que je ne peux pas les dire ici, sur ce blog. Parce que ça ne peut pas se dire. Rien n’aura eu lieu que le lieu. Et puis, disons : Il y eut un soir, il y eut un matin. Il parle aussi d’Amérique qu’il avait promis, une promesse, mais il n’a pas été capable de tenir la promesse (pas assez riche), pas assez riche même pour aller jusqu’à Corfou (corps fou). C’est un amoureux. Il a peur. C’est une promenade biblique dans le bon sens du temps. Il n’a plus peur. Dieu est bon. Dieu est bon absolument. Il est Dieu. Il y a un tube au néon, c’est juste ça. On est entré dans le lieu, on nous a dit : « C’est juste ça. Il n’y a pas de lumière. On peut vous donner un néon, si vous voulez. » (A moins que ce soit un fluo, je ne sais jamais et cette imprécision...) Je suis inquiet, ce soir, parce que je cherche à aider Thomas. Pas si inquiet, tu vois, mais… Quand il était près du feu… Sous les étoiles… Les arbres en hiver… Caravage. Pisser… Pleurer… L’œuvre, on ne pourrait même pas poser son regard sur elle. On ne pourrait pas dire. On ne pourrait pas voir. Et les acteurs... Les extérieurs. Les savanes...
Mistral fou, ce soir, Marseille un peu inconnue, ce séjour. Je travaille avec Thomas Gonzalez. Une petite forme pour actOral, le festival. Quand Thomas y arrive, c’est totalement sublime, mais il n’y arrive pas toujours. Il va être obligé d’y arriver. Il a des capacités fabuleuses – alors, ça met la barre juste au même endroit (que d’habitude : l’endroit : La Mort d’Ivan Ilitch), mais ça nécessite une capacité de dressage intense (pour ne pas se défenestrer). Voilà ce que je peux dire, ce soir. Il faut pas que j’attrape froid, je vais attraper ma veste de jogging (pleine d’étoiles). A chaque travail, on fait le tour de la question. C’est toujours le même travail, je ne m’en rendais pas compte. Finalement, c’est toujours le même travail. Ça commence à se savoir. Et à se dire. Et, moi, je peux le dire aussi. (C’est un peu embêtant.) Je parle beaucoup. Parfois Thomas accepte d’être avec moi comme dirigé. Il accepte en aveugle. C’est très beau. Mais, d’autres fois, ou peut-être une fois qui ne viendra jamais (pas le temps), il va se rebeller. Personne n’accepte d’être l’esclave à ce point, sauf les prostitués, sauf les acteurs. C’est très étrange, les acteurs. C’est fou. Ils vont vers la peur… A quel point ils sont aimantés par la peur. Il dit, par exemple : « Là-haut, tu dois croquer la pomme, / Monsieur le diable, / Mais le vieux plancher des hommes,/ C'est formidable. » Le vieux plancher des hommes… Et puis il dit des choses si belles que je ne peux pas les dire ici, sur ce blog. Parce que ça ne peut pas se dire. Rien n’aura eu lieu que le lieu. Et puis, disons : Il y eut un soir, il y eut un matin. Il parle aussi d’Amérique qu’il avait promis, une promesse, mais il n’a pas été capable de tenir la promesse (pas assez riche), pas assez riche même pour aller jusqu’à Corfou (corps fou). C’est un amoureux. Il a peur. C’est une promenade biblique dans le bon sens du temps. Il n’a plus peur. Dieu est bon. Dieu est bon absolument. Il est Dieu. Il y a un tube au néon, c’est juste ça. On est entré dans le lieu, on nous a dit : « C’est juste ça. Il n’y a pas de lumière. On peut vous donner un néon, si vous voulez. » (A moins que ce soit un fluo, je ne sais jamais et cette imprécision...) Je suis inquiet, ce soir, parce que je cherche à aider Thomas. Pas si inquiet, tu vois, mais… Quand il était près du feu… Sous les étoiles… Les arbres en hiver… Caravage. Pisser… Pleurer… L’œuvre, on ne pourrait même pas poser son regard sur elle. On ne pourrait pas dire. On ne pourrait pas voir. Et les acteurs... Les extérieurs. Les savanes...
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