Friday, September 03, 2010

Degas

A la fin du cours de danse, je regardais la beauté dans chacun avec les défauts sexuels (c'est la phrase que je notais dans mon carnet). C'était la rentrée des classes. Les corps bronzés, détendus, heureux de retrouver leur envol. "Bon, y a l'énergie, y a l'enthousiasme, y a la volonté, tous les ingrédients...", disait le professeur. Restait plus qu'à régler quelques détails. Par exemple : "Plus de distance entre la tête et le sol." Ah, ça peut prendre toute une vie... C'était la musique qui soulevait le monde. Le vendredi, il y avait un musicien virtuose des crescendos et des decrescendos. Le professeur était souvent obligé de le ralentir. (Je lui avais proposé de travailler avec moi pour Chaillot.) Le monde du classique était un océan de défauts. Il y fallait la musique. Je regardais et je notais encore l'inatteignable perfection qui mettrait le corps hors de l'attraction sexuelle... Puis le professeur intervenait. Et je notais qu'à la reprise, les défauts disparaissent et le sexe s'évanouit.

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