Thursday, September 30, 2010

L’Appartement de Claude Régy

L’air cendre. La sonnerie va dans le vide. Fin d’après-midi. Je nomme les choses. J’éteins la sonnerie. C’est une sonnerie d’un téléphone à l’ancienne qui ne s’arrête jamais comme dans une pièce de Claude Régy. Ça sonne et ça sonne pour toujours. Préambule. Ça c’était. J’avais dit que j’arrêtais cette sonnerie. On a la musique qu’on mérite. Aïda, au stade de France. Appel terminé.

Fin d’après-midi, il ne se passe rien. La lumière d’automne pénètre dans la maison comme un chat absent. Le chat est absent parce qu’il vient d’Egypte.

Il y a des couleurs flashy, des couleurs vives, des rose tyrien. Il y a le blanc qui occupe-oblitère. Mais la lumière va jusqu’à la serviette-éponge qui l’aime. Et la lame de savon et le bougeoir de mousse… La théière et le feu électrique. Jamais encore n’est venu l’ami ni l’amour. Et mon père est à l’hôpital. Il y a les flous (« les flous » pour « vêtements ») qui pendent, qui pendent et rependent. Ils sont longs et « trachée » (pour « traqués »). J’ai eu un AVC. Les tubes de colle qu’on se met sur le visage. La lumière, elle va disparaître à partir des couleurs intenses. Il y a toute une série de poivrons biologiques, plus d’un kilo, multicolores. Ce sont eux qui, avec le cœur, répandent le plus vite les odeurs.

Sans seins, sans fesses. Mais l’Archipel et le Nord. Leonard Cohen rebondit. Il chante une année, une distance. Une seconde rebondit. Tout ce qu’on a collé, tout ce qu’on a vendu, les paillettes et les strass – sont encore beaux. La longue visière à l’oreille. Tu t’approches, tu cognes, tu colles… Tu n’écris pas le récit.

Furtif est le récit, tu ne reprends pas le livre. Béatrice et Dante et Virgile. (En accord avec ces nuances de rose.)

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