L’Actualité
Devant le Marionnaud de la rue de la Roquette à onze heures moins cinq, j’assiste à une scène de pillage. Les jeunes (ISSUS DE L’IMMIGRATION) sont une quarantaine, le visage masqué de leurs écharpes et foncent sur la boutique qui a le temps de fermer sa porte. La porte est pulvérisée et, quelques secondes, les jeunes ressortent les bras chargés de n’importe quelle boîte de parfum (sans doute aussi celui d’Enrique Iglesias, le plus en vue du moment). C’est assez soufflant ! Ils se dispersent. Le patron (et ami) du Café Divan me dit plus tard à déjeuner qu’ils viennent du lycée technique en face. C’est ce qu’il m’avait semblé aussi. On les voit tous les jours traîner et assis sur les Vélib’ en stationnement. Dans ce quartier bobo, on sent des regards, des hésitations, des envies, mais pas d’insultes (comme dans mon quartier). Ils se tiennent – au cœur de Paris – conscient du privilège. Mais pas aujourd'hui. Je dis : « Mais alors, ils sont faciles à retrouver… » L’impression d’un système – la délinquance – qui fonctionne de mèche, la délinquance du haut, la délinquance du bas : un ensemble. Et la police aux ordres d’en faire plus ou moins selon les besoins électoraux du moment… Encore un article très fort de Daniel Schneidermann dans « Libé » aujourd’hui (Tapie, Despentes, nos prophètes). Un article qui fait peur, mais dont la lucidité éblouit. L’impression quand même que ça va vraiment très mal... Moi qui, il y a quelques temps encore, professait la sainte horreur de la Révolution – et toute révolution – là, je sens, que, si ça venait, je serais peut-être dans l’état de construire les guillotines à mains nues. Je me demande aussi de plus en plus souvent s’il ne faut pas que je me mette aux arts martiaux, à la boxe ou à la légitime défense – que je me muscle un peu en vue des temps difficiles qui se préparent et POUR POUVOIR REAGIR…
Labels: paris
2 Comments:
cher yvno c'est intéressant
c'est une apocalypse bébé :)
et les parfums Guerlain, ils les ont emportés ?
Guerlain ne vend pas chez Marionnaud.
Cela dit des pillages comme ça il y en a toujours eu, je me souviens de ceux des années 90...
On frôle toujours la "révolution" et on n'obtient qu'à peine, une révolte de quartiers.
L'Etat est bien trop repressif... même si c'est sous jacent.
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