Mais, le lendemain, la chaudière était cassée
Maison de poupée. Grande, petite, obscure, décorée, invisible. On a fait une fête de fin d'semaine chez Anne-Laure, immense appartement au-dessus de Lausanne, vue sur tout, nuit, air, lac, villes multiples… On a joué à deviner des titres de films. On a bu. Et j’ai fait une réflexion intéressante, j’ai dit : « C’est curieux, les pédés ont l’air hétéro quand ils sont bourrés. » Plus tard, j’ai même pensé : « Peut-être que les hétéros ont l’air pédé quand ils sont bourrés. » Le refoulé… Ces catégories sont vraiment sans avenir. Je pense beaucoup à la carrière, comme c’est dur, dans ce métier, de faire carrière, comme c’est terrible… Les acteurs de ce stage sont très bons, les filles majoritaires sont très bonnes. On fait des choses très, très bonnes, des formes très bonnes, très inventives, très libres, on les fait facilement parce qu’ils se laissent les faire, ils me laissent les faire sur eux, disponibles, parce qu’il n’y a pas d’enjeu, c’est pour rien, ils n’y croient pas (mais dans le bon sens), ils ne s’arrêtent pas de vivre et la forme se fait, ils ne font pas attention. Et c’est remarquable, très vivant. Franchement. Comment le théâtre ne peut-il ne pas être libre comme ça tout le temps ? Il faudrait que le théâtre ne soit joué que par des femmes, peut-être… Elles sont nettement plus douées, il n’y a aucun doute. Comment leur trouver du travail à toutes ? Il faut supprimer tous les intermédiaires, tous les ministères, les commissions, les programmations, les organismes (de plus en plus nombreux, selon Robert Cantarella), pour donner les clés aux acteurs. Les acteurs seuls, le public seul, pas tous ces milliers de fonctionnaires qui se croient mission de décider des choses, surtout d’empêcher les choses le plus possible… Je vais dormir. J’ai dit l’essentiel, non ? Demain, je reprendrai le courrier...
Labels: lausanne stage
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