Le Christ y est représenté avec un corps de femme
Très cher,
A l'entrée de la Cathédrale Nossa Senhora da Assunçao, à Mariana, première capitale du Minas Gerais supplantée après 1711 et la découverte de l'or noir à Ouro Preto par cette même ville (dont le nom signifie d'ailleurs Or Noir – noir parce que pris dans une gangue de fer qui en préservait la pureté...), il y a un tableau qui représente le baptème du Christ dans les eaux du Jourdain. Peint au XVIIIème siècle par Manoel da Costa Ataide, un peintre local. Ce tableau se caractérise par le fait que le Christ y est représenté avec un corps de femme.
Je me suis acheté un costume complet de Carnaval : bikini à sequin, collier, parures de poignets et de chevilles, diadème de plumes, sandales dorées montantes.... La panoplie est rose et verte, aux couleurs de la grande école de Samba de Mangueira, dont j'ai vu la répétition générale dans la nuit de dimanche à lundi derniers. Le tout – mon costume, la répétition : somptueux !
Est-ce que tu comptes toujours sur moi pour Bruxelles, et, si oui, redis-moi quand au plus vite : I need to know...
Il faut qu'on décide d'un après-midi pour reparler des tronomettes... Je songe à rebaptiser ce spectacle (le mien) : Blues : qu'en penses-tu ? (En hommage aux premiers Bluesmen qui s'accompagnaient d'une planche à pain...)
Beijos éblouis,
J
C'est très beau, cette histoire de corps de femme pour le Christ (je viens de lire de Leslie Kaplan :
« où je me dis, la preuve
qu’une femme n’est pas grand chose
c’est que Dieu n’est pas marié »)
En tout cas, tu me parais parfaitement engagée dans ce spectacle. Il faut que tu viennes !
Tu supporteras de venir une semaine à Bruxelles ? C'est-à-dire du 26 au 1er avril – même le 25, si tu peux, un jour s'est rajouté. On joue en avant-première les 29, 30, 31 et, officiellement, en ouverture du festival Compil d'avril.
On a joué déjà (une avant-première). Deux parties d'une heure séparées par un entracte. La deuxième partie est assez parfaite. Je voudrais ne pas la retoucher. La première, tu y serais à ton affaire !
J'ai, sinon, raconté qu'on allait travailler une troisième partie de plus qui serait un concert de toi dans cet immense décor (et avec toute la troupe, of course), ce qui donnerait une sorte de spectacle à la Wagner, en trois actes ! Pierre Droulers qui m'invite n'est pas contre (il adore les femmes), il est même très encourageant, mais c'est dans les bureaux qu'ils me supplient de m'en tenir déjà à ce dépassement (de deux parties) – parce qu'il y a encore un concert prévu après notre spectacle (de Winston Tong, je ne sais pas si tu connais).
C'est encore une fois le poème du lieu. C'est-à-dire – et il me semble que c'était réussi vendredi 18 pour la deuxième partie – qu'on a l'impression de presque rien, peu de matière (des pierres précieuses néanmoins), mais de beaucoup d'espace, énormément d'espace, le plus possible, espace cosmique, mais aussi référentiel. Le spectacle a lieu ailleurs, il y en a plusieurs, d'ailleurs, de multiples, mais qui ont lieu hors champ. Ce qui a lieu dans le champ de vision des spectateurs (qui varie aussi selon les places), c'est une petite famille, une petite troupe un peu minable et c'est ce rapport entre une rêverie massive et la pauvreté low technology, presque archaïque de la famille restante, pas du tout solitude, mais un petit groupe, qui parle, pour moi, du music-hall...
Mais tu me sembles parfaitement capable de jouer ça, tu l'as déjà fait, en un sens, avec Rien n'est beau..., tu le fais même toujours, puisque tu es Jeanne Balibar. Il faut juste que tu sentes si ça peut encore te prendre une semaine.
J'aimerais beaucoup.
Et puis, pour les tronomettes, oui, je rentre le 4 mars, on se voit quand tu veux. Blues, c'est bien !
Bises
YN
A l'entrée de la Cathédrale Nossa Senhora da Assunçao, à Mariana, première capitale du Minas Gerais supplantée après 1711 et la découverte de l'or noir à Ouro Preto par cette même ville (dont le nom signifie d'ailleurs Or Noir – noir parce que pris dans une gangue de fer qui en préservait la pureté...), il y a un tableau qui représente le baptème du Christ dans les eaux du Jourdain. Peint au XVIIIème siècle par Manoel da Costa Ataide, un peintre local. Ce tableau se caractérise par le fait que le Christ y est représenté avec un corps de femme.
Je me suis acheté un costume complet de Carnaval : bikini à sequin, collier, parures de poignets et de chevilles, diadème de plumes, sandales dorées montantes.... La panoplie est rose et verte, aux couleurs de la grande école de Samba de Mangueira, dont j'ai vu la répétition générale dans la nuit de dimanche à lundi derniers. Le tout – mon costume, la répétition : somptueux !
Est-ce que tu comptes toujours sur moi pour Bruxelles, et, si oui, redis-moi quand au plus vite : I need to know...
Il faut qu'on décide d'un après-midi pour reparler des tronomettes... Je songe à rebaptiser ce spectacle (le mien) : Blues : qu'en penses-tu ? (En hommage aux premiers Bluesmen qui s'accompagnaient d'une planche à pain...)
Beijos éblouis,
J
C'est très beau, cette histoire de corps de femme pour le Christ (je viens de lire de Leslie Kaplan :
« où je me dis, la preuve
qu’une femme n’est pas grand chose
c’est que Dieu n’est pas marié »)
En tout cas, tu me parais parfaitement engagée dans ce spectacle. Il faut que tu viennes !
Tu supporteras de venir une semaine à Bruxelles ? C'est-à-dire du 26 au 1er avril – même le 25, si tu peux, un jour s'est rajouté. On joue en avant-première les 29, 30, 31 et, officiellement, en ouverture du festival Compil d'avril.
On a joué déjà (une avant-première). Deux parties d'une heure séparées par un entracte. La deuxième partie est assez parfaite. Je voudrais ne pas la retoucher. La première, tu y serais à ton affaire !
J'ai, sinon, raconté qu'on allait travailler une troisième partie de plus qui serait un concert de toi dans cet immense décor (et avec toute la troupe, of course), ce qui donnerait une sorte de spectacle à la Wagner, en trois actes ! Pierre Droulers qui m'invite n'est pas contre (il adore les femmes), il est même très encourageant, mais c'est dans les bureaux qu'ils me supplient de m'en tenir déjà à ce dépassement (de deux parties) – parce qu'il y a encore un concert prévu après notre spectacle (de Winston Tong, je ne sais pas si tu connais).
C'est encore une fois le poème du lieu. C'est-à-dire – et il me semble que c'était réussi vendredi 18 pour la deuxième partie – qu'on a l'impression de presque rien, peu de matière (des pierres précieuses néanmoins), mais de beaucoup d'espace, énormément d'espace, le plus possible, espace cosmique, mais aussi référentiel. Le spectacle a lieu ailleurs, il y en a plusieurs, d'ailleurs, de multiples, mais qui ont lieu hors champ. Ce qui a lieu dans le champ de vision des spectateurs (qui varie aussi selon les places), c'est une petite famille, une petite troupe un peu minable et c'est ce rapport entre une rêverie massive et la pauvreté low technology, presque archaïque de la famille restante, pas du tout solitude, mais un petit groupe, qui parle, pour moi, du music-hall...
Mais tu me sembles parfaitement capable de jouer ça, tu l'as déjà fait, en un sens, avec Rien n'est beau..., tu le fais même toujours, puisque tu es Jeanne Balibar. Il faut juste que tu sentes si ça peut encore te prendre une semaine.
J'aimerais beaucoup.
Et puis, pour les tronomettes, oui, je rentre le 4 mars, on se voit quand tu veux. Blues, c'est bien !
Bises
YN
Labels: bruxelles correspondance
0 Comments:
Post a Comment
<< Home