Le Facteur Dieu

Hier, pour la première fois dans le stage, je suis ressorti le pied léger. Je me souviens avoir dit la semaine dernière, m’être plaint, avoir dit qqch comme : « Vous travaillez bien, mais je ressors épuisé. » – Et qq m’avait répondu : « Mais ça te donne de l’énergie aussi ? » A ça, j’avais hésité à répondre oui, je n’avais pas répondu. Ça ne m’en donnait pas des masses, non. Mais, hier, c’était enfin ouvert – et c’était beau – et donc ça m’en a donné, de l’énergie. Comme il en faut du temps pour que des êtres comprennent qu’ils ne sont pas des plaies ouvertes, des solitudes meurtries, déchues, mais des plénitudes ! Frédéric Plazy, le directeur de l’école qui est aussi astrophysicien avait ouvert l’après-midi par une conférence sur la mécanique quantique et comme il est visiblement un homme à femmes, enfin, un homme qui aime les femmes, qui aime montrer, à chaque seconde, qu’il aime le plaisir d’amour qu’il prend avec les femmes (on ne cesse de l’imaginer au pieu), le public, comme vous savez, essentiellement féminin, a décollé. J’ai dû mettre le holà, on allait y passer l’après-midi. Les questions fusaient. Il l’a reconnu plus tard : « Si on fait de l’astrophysique*, c’est bien pour exciter les filles. » Bref, l’après-midi partait sur les chapeaux de roue. On a enchaîné par le poème de T.S. Eliot (par Raphaël Defour). Puis par un excellent travail sur La Mouette, par Clémence Prévault et Matthieu Fayette et, enfin, par la grande fresque de mécanique quantique intitulée (à cause du début avec Eva Maria Kupfer) « Les Pointes ». « Une particule, elle occupe tout l’espace avec des densités de probabilités de présence plus ou moins grandes. » ou « Le regard crée la réalité. » ou « Il n’y a de réalité de matière que dans la relation à l’espace (et à l’observation). », « Même la masse est le fruit d’un échange de la matière avec l’espace. », « Il n’existe pas de données intrinsèques à la matière. », « On ne peut pas imaginer le déploiement de matière sans espace. », etc., « L’espace peut être modifié. », « Une particule est comme une onde. », « A partir du moment où on l’observe, on dit qu’il y a réduction du paquet d’onde. » J’avais clos abruptement la conférence en ouvrant une page au hasard du célèbre livre sur La Perfomance (du futurisme à nos jours) qui traînait par là. « Le facteur lieu (j’avais d’abord lu Le facteur Dieu) », « Le lieu de l’événement était une considération majeure : Oldenburg note que « le lieu où est donnée la pièce, ce vaste objet, fait partie intégrante de l’effet ; c’est, en général, le premier et le plus important des facteurs déterminant les événements (les matériaux disponibles venant en deuxième place, les interprètes en troisième). » Le lieu « pouvait avoir n’importe quelle superficie, celle d’une chambre ou d’un pays. » Je crois que j’étais tombé sur la meilleure page du livre, comme toujours avec le hasard.






*Matière essentiellement pratiquée par les hommes (hétérosexuels).