La « Patience chinoise »
Pour Simon qui fait semblant de n'y comprendre rien (et peut-être, après tout, va-t-il réussir à me convaincre qu'il n'y comprend rien...)
« C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. »
« Proust écrit dans Le Temps retrouvé que « le style pour l’écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique, mais de vision » (IV, p. 474). »
« À un certain moment, il établit un parallèle entre Dostoïevski et Vermeer en disant : « mais pour revenir à la beauté neuve que Dostoïevski a apportée au monde, comme chez VerMeer il y a création d’une certaine âme, d’une certaine couleur des étoffes et des lieux » (III, p. 880). »
« Dans la leçon à Albertine, le protagoniste continue en disant que les tableaux du peintre « sont les fragments d’un même monde, que c’est toujours […] la même table, le même tapis, la même femme, la même nouvelle et unique beauté, énigme à cette époque où rien ne lui ressemble ni ne l’explique, si on ne cherche pas à l’apparenter par les sujets, mais à dégager l’impression particulière que la couleur produit » (III, p. 879). »
« Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? »
« La couleur proustienne semble bien avoir toutes les caractéristiques du visible de Merleau-Ponty : les couches de sens déposées dans la couleur, même les plus discordantes, s’ouvrent chaque fois vers une expérience qui appelle non seulement l’interprétation du protagoniste, mais (surtout) celle du lecteur. »
« L’invisible cristallisé dans le petit pan de mur jaune est l’arrangement nouveau que l’artiste fait du réel à partir de sa propre vision du monde. Autrement dit, il s’agit de faire apparaître les lois impondérables de la création. L’invisible se manifeste alors dans le montage des éléments langagiers : c’est la complexité de la conscience de Proust qu’on peut lire en filigrane, laquelle nécessite l’emboîtement des sensations, des ramifications et des ruptures de la syntaxe pour exprimer la fécondité de l’esprit, l’étendue de l’intuition et la nouveauté de l’invention littéraire. »
(Article entier en cliquant sur le titre.)
« C’est ainsi que j’aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune. »
« Proust écrit dans Le Temps retrouvé que « le style pour l’écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre, est une question non de technique, mais de vision » (IV, p. 474). »
« À un certain moment, il établit un parallèle entre Dostoïevski et Vermeer en disant : « mais pour revenir à la beauté neuve que Dostoïevski a apportée au monde, comme chez VerMeer il y a création d’une certaine âme, d’une certaine couleur des étoffes et des lieux » (III, p. 880). »
« Dans la leçon à Albertine, le protagoniste continue en disant que les tableaux du peintre « sont les fragments d’un même monde, que c’est toujours […] la même table, le même tapis, la même femme, la même nouvelle et unique beauté, énigme à cette époque où rien ne lui ressemble ni ne l’explique, si on ne cherche pas à l’apparenter par les sujets, mais à dégager l’impression particulière que la couleur produit » (III, p. 879). »
« Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? »
« La couleur proustienne semble bien avoir toutes les caractéristiques du visible de Merleau-Ponty : les couches de sens déposées dans la couleur, même les plus discordantes, s’ouvrent chaque fois vers une expérience qui appelle non seulement l’interprétation du protagoniste, mais (surtout) celle du lecteur. »
« L’invisible cristallisé dans le petit pan de mur jaune est l’arrangement nouveau que l’artiste fait du réel à partir de sa propre vision du monde. Autrement dit, il s’agit de faire apparaître les lois impondérables de la création. L’invisible se manifeste alors dans le montage des éléments langagiers : c’est la complexité de la conscience de Proust qu’on peut lire en filigrane, laquelle nécessite l’emboîtement des sensations, des ramifications et des ruptures de la syntaxe pour exprimer la fécondité de l’esprit, l’étendue de l’intuition et la nouveauté de l’invention littéraire. »
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