Moi, j’suis centriste. – Moi, j’suis si triste.
Quatre nuits que je suis marié. Vincent m’avait proposé le mariage. Au printemps. Comme nous étions chacun à droite à gauche, ça ne s’est pas concrétisé, ça ne s’est pas fait sur le moment. J’avais accepté avec cette condition (à inscrire au contrat) : NO SEX. Vincent est très sexuel. Il a tout fait et plus et il continuera toujours, j’ai horreur de ça. Mais j’avais accepté parce que, moi, « je suis un acteur désespéré comme tout l’monde », comme dit très bien Geoffrey Carey dans le spectacle de Mark Tompkins, Black’n’Blues. J’avais accepté parce que, moi, j’adore dormir avec quelqu’un, je trouve qu’il n’y a rien de mieux, partager le sommeil de quelqu’un, rien de plus touchant et que j’aime bien Vincent. Je l’ai recroisé, il y a quelques jours, « Alors Vincent, cette histoire ?... – Ah, ben, viens cette nuit, y a personne. » Vincent habite, en ce moment, dans l’appartement vidé d’un ami parce que lui-même fait des travaux dans un logement qu’il vient d’acheter. Vincent est un acteur qui travaille régulièrement, ce qui lui permet d’acheter à Paris. C’est merveilleux de dormir, c’est merveilleux de prendre du café et des pains au chocolat au café en bas, c’est comme des vacances. Dans Paris, mais indubitablement des vacances. Nous sommes au mois de juin, fin juin, c’est l’été. Au café, nous sommes immédiatement pris pour un couple. Dès le premier jour. Au troisième jour, le samedi, je suis seul, je me lève un peu tôt pour un stage de danse, Vincent fait la grasse mat’. Le patron me demande : « Vous allez à la fête ? » Et on papote. Dieu, que j’aimerais être homosexuel, comme la vie serait facile ! (A Paris, en tout cas.) Ce serait facile parce que ce serait faire partie d’une communauté. Tout ce qu’abhorre Céline (Louis-Ferdinand), les communautés. Les Juifs, les homosexuels… Mais ça rend la vie en société tellement facile. Oui, mais, voilà, c’est du toc. Nous sommes acteurs, Vincent et moi, nous savons.
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