Friday, October 14, 2011

L'Oréal




Toujours au Portugal ? Tu rentres quand déjà ? Tu me dis et on s'appelle (ou par Skype si tu préfères). Ce qui est maintenant décidé : jouer en matinée les samedi et dimanche. C'est à dire les 3 et 4 et les 10 et 11, deux spectacles différents. (J'espère aussi les 17 et 18, mais Pascale, à l'heure actuelle, n'est pas décidée.) Il y a plusieurs raisons pour cela. Et, concernant la lumière, il y a aussi plusieurs raisons. Le mieux, c'est que je t'explique tout ça au téléphone ou de visu. En gros, ma dernière visite (mercredi soir) ne m'a pas laissé croire à la pertinence, la légèreté et la disponibilité de ce que nous désirions. Pour reproduire l'effet du jour la nuit, il faut que ce soit extrêmement bien fait. Je l'ai vu (chez Mnouchkine...), mais avec quels moyens ? La sécurité, les finances, la plainte continuelle, la croyance que le travail (ou alors « avancer »), c'est résoudre des problèmes, tout ce monde n'est pas le mien et je ne peux plus me permettre de le laisser prendre la place du projet réel. Je le ressens physiquement : ce qui me tue n'est pas ce qui me sauve. Le projet réel, c'est de travailler – travailler le réel parce que je le vaux bien ! C'est-à-dire de ne rien faire. Le peu de jours de répétitions qu'on me concède, ne pas le perdre à autre chose que ça, bâtir un spectacle, le mien, tel que je le conçois – et tel j'invite les gens qui me rejoignent (chez L'Oréal) à ça : ne rien faire. Leur spectacle. Parce que nous le valons tous bien ! C'est thérapeutique (à mon petit niveau). Ça s'appelle aussi (si c'est La Callas qui parle...) : « Ne pas tricher ». Je suis sûr que tu pratiques ton L'Oréal sur le bout des doigts, ma chère Caty !

Dieu sait si j'aurais adoré rendre la nuit complètement artificielle, mais je pense que les conditions et les moyens du TCI ne le permettent pas. C'est un trop grand risque. Même si Pascale me dit maintenant avoir trouvé les trois mille euros qui manquaient. Mais je n'ai pas fait cette nouvelle proposition pour qu'elle les trouve. Ce n'est pas un bras de fer. Plus rien ne doit être une lutte, maintenant, il y a eu tant de choses jetées. Il faut embrasser. Je pense que nous gagnons de la liberté – et de notre liberté – de cette manière.

J'ai plein de choses à échanger avec toi très vite, j'espère de tout cœur que tu auras encore envie de m'accompagner. Laisse-moi susciter en toi plus profondément encore cette envie


Yves-Noël

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