Monday, November 21, 2011

Réponses à cinq questions de Pierre Notte

(questionnaire pour le programme du Rond-Point)



– Arrive-t-il à Yves-Noël Genod de savoir ce qu'il va faire sur un plateau avant de s'y trouver face au public ?

Absolument pas. Ça, c’est bien une chose qui ne m’arrive jamais ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je n’ai jamais peur lors d’une première : je ne sais pas ce qu’il va se passer (alors je suis juste curieux). Malheureusement, mon système s’effondre quand je continue de jouer. A la deuxième, j’ai un peu peur, à la troisième, encore un petit peu plus, etc. J’ai peur parce que je sais un peu ce qu’il va se passer (par rapport aux spectateurs qui viennent pour la première fois) et que j’ai peur de ne pas arriver à, de nouveau, être vierge, à « improviser ». Car jouer, comme dit Bob Wilson, c’est improviser.



Je m'occupe de vous personnellement, c'est un titre choisi parmi quels autres ?

Je ne me souviens plus. Tu étais là, non ? Y en avait plein, de titres. Un truc avec « sans tambour ni trompette »… Et puis Ribes est passé et il a dit : « Ah non, celui-ci est mieux ! » J’aime bien quand les directeurs de théâtre ont de l’instinct. C’est d’ailleurs pour ça qu’on le gardera sûrement : ce titre a plu à Jean-Michel Ribes !

Quel serait aujourd'hui le plus juste ?

Le titre le plus juste est évidemment celui de mon spectacle actuel : – je peux / – oui



– Que verra-t-on quand on verra Je m'occupe de vous personnellement ?

Eh, bien, ce que vous voulez. Le client est roi. Et la maison cherche à le satisfaire. On fera une étude de marché, on étudiera le contexte, les manques, les créneaux et on essayera de donner au public ce qui le satisfera. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Tout le monde fait ça.



– Y-N G est-il comédien ? Performer, auteur, poète, danseur, exhibitionniste, acrobate ?

J’aimerais bien. Comme je fais semblant en tout, on dira comédien. Ce n’est pas que jouer n’a pas à voir avec la vérité, ah, non, non, je pense que ça a beaucoup à voir avec la vérité, dans un sens ou dans un autre. Mais tenons-nous en, pour ne pas faire une thèse, à cette idée de « faire semblant ». On pourrait dire aussi : faux modeste.



– Comment Y-N G conçoit, réalise, écrit-il un objet comme celui-là ? D'où viennent les idées ? Les mots, la forme, les images ? Sait-il quel en sera le dernier mot ?

Non. C’est en forgeant qu’on devient forgeron et je n’ai encore jamais réussi que la préparation d’un travail soit le travail. Non, pour moi, préparer un travail est très ennuyeux. Je ne reprends vie, comme une plante, que sur un plateau. Enfin, l’eau coule, ruisselle. L’eau du vivant… Comme disaient les Grecs, Eros, Erao voulait dire à l’origine je verse…

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home