Wednesday, January 04, 2012

Sang Aztèque contre Psychologue Olympique


Le marché a lieu tous les mardis, ici, donc, hier, c’était à nouveau mardi. A ma descente d’avion, je m’étais baladé dans ce marché qui s’installait et dans la belle lumière en attendant une heure décente pour réveiller mes hôtes. Le voyage de retour des tropiques a été épique, « n’importe quoi », a dit Gaby. C’est vrai, il nous a bien fatigués, la journée d’hier a passé à ne rien faire. Elle s’est achevée par la projection d’un « film du dimanche soir » devant lequel je me suis endormi (c’est facile, je dors dans le canapé). The 40 Year-Old Virgin, avec Steve Carell. Il fait vraiment froid, à Mexico, comparativement. En fait, ce n’est pas tellement qu’il fasse froid dehors, mais les appartements sont glacés. « Con-ge-lée », comme disait l’Arlésienne, ça, spécialement pour Pierre s’il me lit encore… Je dors tout habillé avec double paire de chaussettes et bonnet.

Avant le film, ah, oui, il faut que je le dise, ça aussi, avant le film, il y a eu le catch. Une erreur, ça, de ma part. C’est-à-dire, le catch – en fait, « lutte libre » – a lieu les mardis et vendredis, alors, bon, hier, comme on n’avait rien à foutre, on était dans les temps, alors j’ai dit, bon, si on allait au catch ? Une erreur. Ça a été deux heures ou trois dans une grande halle glacée – « con-ge-lée », comme disait l’Arlésienne – et dans les hurlements, les hurlements sans fin et quoi qu’il se passe sur scène (il ne se passait rien…), en particulier du rang juste derrière (mes oreilles), très motivé. Une erreur. Une horreur, même, pourrais-je dire… Ce n’est pas encore ce soir-là que le spectacle de la lutte libre m’aura révélé son mystère. Il me faudrait, je crois, beaucoup de pratique, beaucoup revenir, ce n’est pas le premier soir… Virginie m’a dit qu’elle comprenait mieux car elle avait été une fois à un match de foot de l’OM de Bernard Tapie et qu’elle avait vu deux milles personnes faire le gorille quand Basile Boli était rentré sur le terrain. Oui, mais, au moins, au foot, la fin n’est pas écrite d’avance. Car, la lutte libre, en fait, c’est juste de la démonstration, tout est écrit, l’arbitre joue l’arbitre, tout est faux, au début ça m’a plu, tout était archi-faux, archi-joué, alors je trouvais ça super, audacieux, postmoderne, deconstructing, mais, bon, ça m’a plu cinq minutes. Après, ça m’a paru aussi incompréhensible qu’un opéra d’avant-garde ou, que sais-je ?, oui, comme Woody Allen s’endort quand il va voir de la modern dance à New York dans le film Small Time Crooks. En même temps, j’ai appris des insultes. « Por pendejo ! », c’est comme « asshole », « pendero », c’est, littéralement, un poil de cul. « Bouffe-lui la chatte, pédé, fils de pute ! Suce-lui le gland, connard ! Toi, tu sers à rien, dégage ! J’ai pas payé pour voir ces conneries ! Arrache-lui la vulve à ce suceur de queues ! Chinga su Madre ! » Ou un sifflement qui veut dire exactement : « Hiro de la chingada ! » (il vaut mieux le siffler que le dire car, ça, c'est le pire).

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