Wednesday, February 29, 2012

Scène d'ivresse




J’ai peur de devenir alcoolique. Parce que Paris, voyez-vous, c’est fête en permanence, opéras, défilés, cocktails. La preuve, je dois prendre des médicaments mexicains contre les parasites, il faut trois jours sans alcool, je ne les trouve pas. Mes comédiennes sont dans les Alpes, mes comédiens sont à l’usine. J’ai toujours aimé le chic chez les femmes et la brutalité chez les hommes. Les gens vivent, vivent, c’est incroyable comme les gens se débrouillent, sont heureux de vivre ! Un peu de champagne et, hop !, c’est la fête du samedi soir ! Marcel Proust avait raison de s’intéresser aux riches, c’est la seule matière. Tout le reste est irréel. La vraie vie, le sommet – et, pour les autres, s’approcher du sommet. J’ai auditionné un provincial. Il n’a pas d’ambition. Il me parle de Benoît Jacquot, pourquoi tu ne postules pas pour Benoît Jacquot ?, oh, non…, mais enfin ! l’ambition ! l’ambition !, ça ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse, c’est la profondeur. Grave erreur ! Parce que l’ambition te rendra meilleur sur un plateau. Et la profondeur ne se travaille pas, on l’a ou on ne l’a pas et – malheureusement ! – on ne la perd jamais. Hollywood, enfin ! Tous ces gens (…illisible…) à créer la beauté. Et les provinciaux sans ambition (contradiction). Du champagne à en pleurer ! A n’en plus vouloir ! Assez de caviar ! (On avait marché du rond-point des Champs-Elysées, dans la belle lumière du crépuscule, à travers les Tuileries jusqu’à la pyramide du Louvre et, moi, j’allais rue du Mail...)

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