Saturday, March 24, 2012


Photo Marc Domage. Charles Zevaco, Lucien Reynes dans Chic By Accident.

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2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Cher Yves-Noël,

Je viens tous les jours sur votre blog, et même plusieurs fois par jour. Une impérieuse nécessité que je ne m'explique pas vraiment - mais pourquoi le faudrait-il ? Je vous ai découvert sur France Culture. Dans L'atelier intérieur.
Puis j'ai vu votre spectacle Chic by accident. Avant les "représentations officielles". J'étais un privilégié.
Et je dois vous faire un aveu. Pendant votre spectacle, j'ai douté. Je n'ai pas tout compris, car j'ai encore parfois besoin d'une narration lisible. Et pourtant, quoi de plus beau que de se perdre ? Ai-je aimé ? Je ne savais pas. J'étais perdu.
Et depuis. Depuis je ne cesse de penser à votre spectacle, à en revoir les images, les fantasmes, les rêveries. Depuis quelques années, j'aime ce mot : itinéraire. Mot simple de notre vocabulaire, mais qui, comme tous les mots, peut cacher des mondes, des rêves, des envies personnelles. Vous m'avez offert un nouvel itinéraire. Un chemin que je n'avais jamais emprunté. Vous parliez hier de Warlikowski : j'ai ressenti la même chose à son contact. Pas les Contes africains, plutôt La Fin il y a deux ans.
Depuis quelques jours, je suis encore dans votre noir silencieux de La Ménagerie, je suis encore avec cette fille en robe de mariée qui cherche un lien impossible entre l'infini promesse de la vie et l'absurde finitude. (C'est mon interprétation ; je quête depuis longtemps les écorchés vifs, ceux qui crient, tel Job, leur abandon par Dieu, par l'existence).
Je vous ai ensuite entendu chez Marie Richeux (autre pépite féérique de France Culture). Vous m'avez encore aidé à progresser dans mon itinéraire personnel.
Ce matin, j'ai fini le dernier ouvrage de Jean-Philippe Toussaint (L'urgence et la patience, si doux, si simple, si profond, si poétique, comme tous les livres de l'auteur belge). J'ai rassemblé mes amis : Guibert, Lagarce, Mauvignier. Et j'ai compris pourquoi vous m'obsédiez depuis quelques temps. Vous offrez des images, comme eux. Poétiques, ésotériques, ouvertes à la rêverie du spectateur. Vous n'imposez rien, vous proposez. Vous posez un miroir sur scène : à la vie et au spectateur de s'y regarder (ou pas).
Voici l'image : après un noir dense, une femme nu avance lentement. Elle porte une seule chaussure. D'où vient-elle ? Elle vit. Et rien que cela, c'est beau.
Voici l'image par laquelle tout a commencé.
Merci pour tout.
Nicolas

3:32 AM  
Blogger Marie-Noëlle Genod, le dispariteur said...

Merci !
Ce que vous dites du miroir me touche beaucoup (tout me touche, mais) : Que le monde se contemple lui-même (à la place de soi refermé en structure narcissique) - j'avais demandé : "Pourquoi il a besoin de se contempler, le monde ?" et on m'avait répondu : "Il a besoin de se connaître." Tout ceci nous dépasse au sens large, mais c'est qqch que, néanmoins, vous et moi, partageons.
YN

10:55 AM  

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