On peut vivre comme ça
Très cher Yves-Noël,
Merci pour ton message qui me donne des ailes !
Suis complètement amoureuse de toi AUSSI et comprends ton état sauvage... J'ai plané grave lors de votre magnifique spectacle, un shoot d'oxygène qui laisse dans un état étrange. C'était l'avant-première et, si tu t'en souviens bien, il a fallu se battre pour rentrer – une drôle de jungle –. J'était venue avec mon amie Laure Chichmanov qui a grandi comme moi dans la Russie des années 90 où le souvenir des longues queues devant les magasins vides n'était pas très loin dans les mémoires... Bref, on se serait cru en Union Soviétique devant la Ménagerie de verre, en pleine lutte des places... Et tout le passage de Valérie D. en russe nous a réouvert des fenêtres dans la tête et le goût du métro – un peu plâtreux – et de Moscou nous a remonté à la bouche. Pour être partie, je suis partie. Tous ces corps magnifiques qui abolissent l'aliénation qu'on porte en nous, cette figure de marin – un Corto Maltese égaré dans un endroit improbable – qui regarde un horizon perdu et qui me fait tourner les yeux vers mon propre horizon, bref je suis sortie sur des suspensions, ça pouvait continuer encore longtemps. On peut vivre comme ça. Notre temps à Berlin ressemble maintenant à quelque chose comme ça dans mes souvenirs.
Joie joie joie !!!
Je t'embrasse très fort
Eh, eh...
J'ai transmis ce mail à celui que tu prends pour Corto Maltese, ça doit être Romain Flizot (celui avec le serpent ?), j'imagine...
Tu fais un bon choix ! Très sexuel...
Des bises
Yves-No
Labels: ménagerie correspondance
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