Tuesday, April 24, 2012

Connaissance privée de verbe


« Paris à vol d'oiseau

Depuis deux semaines je me saoule de chansons, c’était l’attente au cœur battant, les signes qu’on guette à l’écran du téléphone, la lumière clignotante indiquant fiévreusement la réception d’un message, et ces paroles amoureuses de Sanson, les poncifs les plus éculés et les plus capables de nommer par l’universalité d’un art mineur l’immense tremblement qui est aussi accélération de l’intelligence et du cœur, le désir neuf parce qu’il a repris son ancien nom d’étoile.
Mon fiancé m’a offert une petite boîte sombre en métal, lourde au creux de la main, semblant un sceau ancien aux caractères un peu irréguliers: c’est son parfum de figue où l’on sent des feuilles fraîches, pommade parfumée que j’étale ce soir sur le dos de ma main pour essayer de le sentir, lui, mais sur sa peau, lui, c’est une forêt de feuilles séchées et de terreau suave où je me couche.
Comme dit la chanson, je prends sa tête entre mes mains, qui est le geste le plus instinctif et la sensation la plus profonde, connaissance privée de verbe où nos langues s’épuisent. »

Labels:

0 Comments:

Post a Comment

<< Home