Friday, April 13, 2012

Rome




« Je peins comme d’autres écrivent leur autobiographie… Le mouvement de ma pensée m’intéresse plus que ma pensée elle-même. »





« Je cherche à saisir le mouvement de la chair et du temps à travers le temps. »





Le jeune artiste traverse le miroir. Ce n’est pas moi qui parle. Ce n’est pas moi qui vous parle. Mais ce jeune artiste traverse le miroir. Engage le miroir à le traverser. Le miroir, c’est ta nuit. Ton Navire Night. Dans la coque de Venise. De Rome. Le long des quais ou de la coupe de Rome.






Testament romain
Pas d’incinération. J’ai vu ma sœur incinérée, c’est épouvantable. Qu’on m’enterre – on trouvera bien où – tant que c’est encore légal. Mais, avant ça, qu’on donne mon corps à la science ! Et qu’on enterre les restes. Il fallait bien le dire un jour. C’est fait. Quelque part.






Pur secret du bruissement de la ville. Ne pas sortir. Ne pas répondre au téléphone. Problèmes de survie, nourriture, médicament, apparence (très important, l’apparence), mais, pour le reste, et tout le temps, le temps qu’il reste, enfoui dans la pensée et la poussière de la lecture… Vous, visages négligés, vous ne m’avez pas vu, mais, insectes, vous m’êtes présents, acide ou ronronnant peuple vivace sans les masques…





Privé de la parole. Nécessaire à l’urgence. Oui, pour le mutisme. Les caches nécessaires. Si l’on vous donne, si l’on vous prête, restez-y. Ne dites pas, ne dites à personne que vous êtes là, « in town ». De toute manière, tout le monde s’en fout. Et c’est pas à Rome où le talent éclate, mutique, que l’on vous prouvera le contraire ! Oui, les papes, rois, envahisseurs, saccages et perte de tout ça… Au début, vous adoriez le taureau, puis vous avez été martyr (pour la bonne cause), au fond de la mer noire avec une ancre au cou, sur le grill par les pieds ou décapité comme Sainte Lucie…






Dans le jardin. Que faut-il dans le jardin pour être le jardin ? Le jardin est fait de bouteilles et de tessons de bouteille. On s’y blesse les pieds. On s’y brûle, on s’y enterre, le jardin fait de terre. On s’y meut comme en orage, on s’y crève les yeux d’orgueil ou de dépit. Les plaques, les maisons, les arbres. Les murs où se cognent les angles. Allonge le pas (de tes articulations douces). Rêve de fumée. De voyage d’été. Richesse de la rizière. Tout ce qui respire n’est pas rien.






L’homme travaille à l’anéantissement de sa propre espèce, c’est un fait. Ça nous frappe. Bon. C’est plié. Passons à autre chose. Misanthropie, quant tu nous tiens… Mais la conscience est la conscience de quoi ? De toi, de moi, ta chair, tes os… Mon corps est malade, nous sommes en union. Mariage de raison, mariage de rivière. Nous allongeons le pas, toi, moi et la vitesse.






Disponibilité à l’amour. Il doit bien y avoir une loi pour ne pas travailler…

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