Thursday, July 19, 2012


François Rodinson
Cher Yves-Noël,

Pardonne-moi, c’est un peu tard pour revenir sur ton très beau spectacle Je m’occupe de vous…. Personnellement, j’y pense beaucoup depuis… Merci beaucoup pour ce temps suspendu, cet enchantement, cette merveille donnée à voir, à entendre, à ressentir. Ça m’a beaucoup touché, en tout cas. J’ai aimé comment tout se lit et se lie. Fleurs du bien*, certes, mais il y a tout de même une âpreté et une mélancolie qui affleurent parfois. Et c’est très bien aussi. C’est une leçon pour moi, comme une éthique du temps et de l’espace où juste la justesse est admise. Et comme c’est bon, cette douce exigence, importante, capitale, fondamentale ! J’ai l’impression que tu as trouvé une sorte de nombre d’or de la scène. Une maîtrise et un souffle où ton poème se déploie avec ampleur et grâce dans une mesure où retenue et don écrivent l’Art dans ce qu’il a de plus exact pour moi, très individuel et très collectif aussi. Concret, présent, où « le temps se dilate et se contracte » comme disait l’autre. Alors, tout ça m’habite encore et vit en moi et reste comme un rêve auquel je tiens. Je serai à Avignon les jours prochains, si tu as un moment, ça me ferait plaisir de boire un verre avec toi,
Je t’embrasse,
François






* C'était le titre du spectacle que François a vu.

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