François Rodinson
Cher Yves-Noël,
Pardonne-moi, c’est un peu
tard pour revenir sur ton très beau spectacle Je m’occupe de vous….
Personnellement, j’y pense beaucoup depuis… Merci beaucoup pour ce temps
suspendu, cet enchantement, cette merveille donnée à voir, à entendre, à
ressentir. Ça m’a beaucoup touché, en tout cas. J’ai aimé comment tout se lit
et se lie. Fleurs du bien*, certes, mais il y a tout de même une âpreté et une
mélancolie qui affleurent parfois. Et c’est très bien aussi. C’est une leçon
pour moi, comme une éthique du temps et de l’espace où juste la justesse est
admise. Et comme c’est bon, cette douce exigence, importante, capitale,
fondamentale ! J’ai l’impression que tu as trouvé une sorte de nombre d’or de
la scène. Une maîtrise et un souffle où ton poème se déploie avec ampleur et
grâce dans une mesure où retenue et don écrivent l’Art dans ce qu’il a de plus
exact pour moi, très individuel et très collectif aussi. Concret, présent, où «
le temps se dilate et se contracte » comme disait l’autre. Alors, tout ça
m’habite encore et vit en moi et reste comme un rêve auquel je tiens. Je serai
à Avignon les jours prochains, si tu as un moment, ça me ferait plaisir de
boire un verre avec toi,
Je t’embrasse,
François
* C'était le titre du spectacle que François a vu.
* C'était le titre du spectacle que François a vu.
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