« J'irai rejoindre la littérature sous l'herbe. »
François Stemmer qui est arrivé hier a fait des photos si porno de Baptiste que je ne peux les mettre sur ce blog – des fois que des femmes et des enfants liraient. Benoît raconte qu’il avait une tante qui était carmélite et que, dans son carmel, il y avait une usine d’hosties et que, tandis que les autres à l’école à quatre heures avaient des Choco BN, lui, il avait des sacs d’hosties. On passe dans un lieu-dit qui s’appelle Malaveille. On va au Puy-en-Velay. Dans la voiture, Philippe lit des poésies de Houellebecq à haute voix. « La présence subtile, interstitielle de Dieu a disparu », Philippe commente : « Je pense exactement l’inverse, mais c’est pas grave. » Amour, c’est résonance. Chaque fois que j’entre dans une église, ici la cathédrale du Puy – je pense à Pierre. Ma vie commence avec lui. Bien sûr, il me manque. C’est la dernière – et sans doute la première – fois qu’il m’est arrivé de me baigner dans une âme. Non, je me trompe, bien sûr, cet ami adolescent que j’ai toujours, je suis le parrain d’un de ses fils. Mais, Pierre, sa présence est surnaturelle. C’est la tristesse de vivre. Il y a tout, il n’y a rien d’autre que Dieu au milieu. Et, ça, c’est ce que j’ai pu faire de mieux comme rencontre – résonance au milieu, Dieu, cette prison creuse, d’une douceur incomparable, le plus doux des velours, vous ne pourriez pas comprendre. Dans la cathédrale, immédiatement, Benoît se met à prier. On le voit, il est scotché, une statue, puis l’autre, puis l’autre. Il prie à tous les saints. Dans la voiture au retour, il me dit qu’il a prié Zacharie le père de Baptiste (c’était écrit), il a prié pour que ça se passe bien entre moi et Baptiste. Je suis bouleversé. Ma vie s’illumine. Benoît s’est aussi allongé sur une pierre, très belle, de lave noire. C’est la « pierre des fièvres » dont la légende se rattache au songe de Jacob. Philippe (comme nous nous étions perdus dans la ville sublime) prend mon numéro de téléphone. « Et pour finir, la joie ! » Il m’explique que le 58, c’est la joie dans le Yi-King. A saint Jacques, Benoît a demandé « de ne plus chercher, mais de trouver, d’être le troubadour de (s)a vie. » Lorsqu’il m’a dit qu’il avait prié pour Baptiste et moi : « Pour é-ja-cu-la-tion-fa-ciale ? » ai-je demandé...
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