The sweet, sad passage of time
Je suis dans un château.
« Enfin, nous pourrions dire que le sentiment romantique est un sens aigu
et pathétique du temps, que ce sont des heures de délectation amoureuse (Bébé),
l’idée que tout passe *, le sentiment profond des automnes, des crépuscules, du
passage de nos propres vies. » Oui, il y a ces fantômes, ces tricheries
(les hommes ne sont-ils pas des fantômes ?) et l’appel des animaux,
l’appel de la nature, la grande souffrance résonante du chien qui pleure et des
glands qui tombent… Je suis dans un château,
c’est un tombeau, c’est une pyramide. C’est un bâtiment si puissant, si massif,
une forteresse amassée, échouée là, sur les bords du Nil... Le fleuve des
fleuves, le fleuve magique... Le « père des eaux » qui, justement,
passe par là, sous mes fenêtres, les fenêtres de la tour septentrionale, celles
que vous voyez et que vous ne voyez pas car il faudrait soit être un oiseau (ce
que vous êtes certainement) et les regarder de la forêt comme le font les
oiseaux invisibles, soit nager dans le fleuve comme le font les dauphins – pour
les voir et y voir mes larmes couler comme la pluie ou la mer absente de tout
bouquet : l’amitié ne suffit pas.
Le barrage. Le barrage forme
un miroir tout à fait romantique dans cet endroit du Tarn. Il immobilise
quasiment le Tarn, dans cet endroit. C’est un miroir de grande qualité aussi
bien de ma fenêtre – il reflète le ciel et même, exactement, ce que je ne
vois pas du ciel – que quand je m’y
noie. Alors l’image est très moderne et à peine déformée (en couleur). Plus
nette et sereine que le sang du Christ !
* Bébé, hélas...
Labels: château
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