La princesa está pálida en su silla de oro
Parfois on entend quoi ?
Un poisson. Un bruit net comme s’il se cognait.
Mer et terre, en jachère,
jaunâtres.
La couleur vin, la couleur
neige, la couleur sang, la couleur prairie.
La barque est rouge et rose
en été.
Oui, il y a des poissons qui
se cognent au rivage, à la surface.
L’eau, oui, de la barque
immobile, bouge comme un serpent, un dragon, un crocodile éventuellement (si
nous étions en Afrique) et, parfois, un poisson minuscule saute et fait – je ne
retrouve pas le mot… comme « confetti », « clapotis » –
des… vous savez comme font les jeunes garçons avec leur papa, des… Oh, c’est
terrible ! Aurais-je comme Babeth croit (se plaint d’avoir) le syndrome
d’Alzheimer ?
Je vois aussi un poisson
souple et fluide s’approcher de la surface. Des RICOCHETS ! (Ce n’est pas
du tout le mot que je pensais.)
La surface du fleuve – et qui
fait qu’on le voit bouger – est recouverte d’une poussière. De pollen, sans
doute. Grâce au barrage, la surface est étale, mais le fleuve bouge dans tous
les sens, disque lent.
« Depuis que le soleil,
cette fameuse étoile… »
Il fait si chaud dans la
barque que je sue.
Et Bébé pas là pour m’essuyer
de sa langue.
Quel étrange pays, cet été
extrême ! Sans Bébé. Je suis nu et sans Bébé.
Couleur de ma défaite.
L’oiseau, rien ne bouge, ce
rythme lent, la semelle du fleuve, ce rythme fantastique, poussiéreux, le temps
qui bouge comme un marécage.
Blackwater, l’eau noire, est
le nom du fleuve…
Parfois les poissons qui
cognent à la surface vont jusqu’au coup de feu.
A part la rumeur du barrage,
il n’y a rien. Ou alors un oiseau mécanique fait entendre une trille angoissée,
ouvragée.
La forêt reste obscure dans
son opacité.
Forêt-opiacé.
Bébé, cher faucon.
« Il laissa son cher
faucon voler de sa main à la forêt et il entra dans la bataille. »
Il y a une chose qui fait que
je ne suis pas écrivain, c’est que je ne vois pas en quoi c’est difficile
d’écrire. Pourtant tout le monde le dit. Ou presque.
Pour moi, il est difficile de
lire, mais, écrire, non.
D’ailleurs, voyez, le cordon
de la barque dans la poussière, ne dirait-on pas un serpent qui rampe de toute
éternité ?
« Chante l’origine des
choses créées. »
Plus nous allons vers le soir
et plus je cuis – dans ma barque orange et immobile sur le rivage, plus la
surface poussiéreuse de l’eau scintille, comme pleine de strass. C’est
étonnamment beau ! Le soleil est de plus en plus face, aussi, et je suis
de plus en plus bleu.
Toujours ces coups de feu des
poissons qui se cognent. Espacés.
Labels: château
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