Thursday, October 25, 2012

Le Chanteur oisif d’un jour vide



Oh, après une journée un peu difficile, hésitante, est arrivé ce que j’attendais. (Bien sûr, il y avait eu les oiseaux, mais le poney m’avait fait la gueule.) Une chauve-souris a dansé pendant des heures dans ma chambre, j’avais mis France Musique, la retransmission en direct d’un opéra baroque et la chauve-souris, son vol silencieux, elle ne se cogne jamais grâce à son sonar ? radar ? (Vérifier.)
Et Sophie m’avait envoyé un petit message – et puis je lisais Agatha Christie. Chauve-souris, je t’aime. J’ai pris le temps de le dire à mon ordinateur, mais je le referme, tu vois, je vais te regarder, ton vol miraculeux – peut-être préférerais-tu que j’éteigne la lampe de chevet ? Sans doute. Mais je ne te verrais plus, alors… Encore un peu te voir danser, Batman chéri.






Il y a une détonation d’oiseaux soudain dans le brouillard, millier d’oiseaux soudain dans le brouillard. Des corneilles – comme si nous n’étions pas là. D’ailleurs dans la tour, nous ne sommes pas là – nous ne sommes pas là par rapport à leurs histoires. « Therefore, said fair Yoland of the flowers, / This is the tune of Seven Towers. » Ça ne se taira pas. (Je serai parti que ça ne se taira pas…) C’est la musique invraisemblable. Cette fois, France Musique n’est pas branchée. Cette radio locale – comment disait-on ? cette radio libre... Le brouillard gris est aussi bleu que les murs de la chambre, maintenant. Il recouvre le gouffre. C’est du brouillard et c’est de l’eau – avec les oiseaux qui chutent et qui nagent. Délicieux oiseaux noirs, noirs – sans couleurs.






C’est très étrange, ce roman d’Agatha Christie sur lequel je suis tombé. Elle l’a publié en 70, c’est après les révoltes estudiantines et elle imagine que ces révoltes – internationales – se sont développées ensuite avec de vraies armes – armes chimiques, en particulier –, et que tout ça a été télécommandé par UNE personne (qu’il faut découvrir). C’est un roman fantastique, en fait. Psychédélique. Je le lis le soir, je le lis la journée – et je place la nuit entre. Ça s’appelle lire. Vous vous réveillez, c’est le brouillard, mais le livre a voyagé dans votre tête. Ça s’appelle l’imagination. Les corneilles gueulent. Il y a le mot exact pour le cri des oiseaux, c’est « shriek », « a quick shriek ». Le colley (Whiskey) a été recueilli. Il avait été abandonné devant le château. C’est pour ça qu’il est peut-être un peu névrosé. Il y a traumatisme.






« Quand on la regarde bien en face, la vie se trouble et file sans demander son reste. »

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