Friday, November 23, 2012

S’accoupler par le cul



Bébé lit La Mort de Danton. Ça tombe bien, j’adore cette pièce. Il me lit une phrase dont je ne me souvenais pas. « On est bien par ici. Je flaire qqch dans l’atmosphère. C’est comme si le soleil couvait la débauche. On aimerait bondir, s’arracher les culottes du corps et s’accoupler par le cul comme les chiens dans la rue. » C’est Danton qui parle. Mais c’est Bébé aussi. C’est aussi un portrait de Bébé. C’est cette aisance, cette liberté presque démodée, cette insouciance. Plus tard, alors qu’on vient chercher Danton, l’un des citoyens fait allusion, je ne sais pas pourquoi, à une couronne de chêne qu’il léguera à sa femme. Son partenaire le reprend : « Une couronne de glands ? Elle en a eu bien assez dans le jupon toute sa vie que tu lui en donnes encore après ta mort », qqch comme ça. (Ça, je n’avais pas noté à cause de mon incompréhension de « couronne de chêne ».)

« Si tu vaux la peine, c’est parce qu’à un moment on veut pas de toi », me dit Jean-Michel Rabeux. Jean-Michel Rabeux et Claude Degliame sont des nouveaux amis. Ils ont beaucoup aimé La Mort d’Ivan Ilitch et Je m’occupe de vous personnellement. Voilà comment des amis viennent au théâtre, par le théâtre. Acte puissant d’amitié. Celui que je connais. Ça pourrait être la musique. Pour moi, pour eux, c’est le théâtre. Ça pourrait être le cinéma. La peinture. L’écriture, éventuellement. Non, l’écriture est d’amitié plus rare. C’est l’amour, l’écriture, c’est solitaire. C’est la rencontre absolue de l’individualité.

Loi de savoir-vivre : avant de dire du mal de qqch sur Facebook, vérifier que vous n’êtes pas ami (sans le savoir) de l’auteur du qqch en question que vous pourriez blesser (sans le vouloir)...

L’inconnu, l’inconnu qui regarde, strate, faciès, extrait de visage...

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