Tuesday, January 01, 2013

Le Zen


« Pour rendre ma joie offensée
Et me tenir toujours transi
Vous vous plaisez ô ma pensée
A vous transformer en soucis.

Ainsi votre métamorphose
Vous change en rose mieux à point,
Je ne connais point cette rose
Que par son épine qui point.

(...)

Si un doux pensée vient m’attrère,
Un amer lui tranche le pas,
Ainsi tout arrive au contraire,
Ce qui me vient ne me vient pas.

De leurs mains la glace et le souffre
M’est à toute heure présentée
Si bien qu’en même temps je souffre
La peine l’hiver et l’été. 

(...)

Ils voguent à nef de caprice,
L’est, l’ouest, le nord, le sud, 
Cherchant au monde la matrice,
le monde a été conçu.

Ils ont à l’heure que leur flotte, 
Prend air et loge tout en bro, 
Pour salle et pour tapis la grotte
Et les Grotesques du chaos.

Leurs troupes me rendent solitaire
leur travail me rend odieux, 
Et pour regarder leur mystère
Il faut que je ferme les yeux.

Mais leur filmonage est vide
J’ai leur chagrin pour mon soulasse
leur bien faire m’emplit le vide
Et leur rien faire me rend las.

Ces pensées d’une fin étrange
Jamais ne sont saouls ni contents, 
Car le temps toute chose mange,
Et ce sont eux qui mangent mon temps.

(...)

Leurs imaginations vaines, 
Que je pétris souvent en vain, 
Fournissent au four de mes peines, 
Et la farine et le levain. 

(...)
Ma pensée il faut que je pense
Qu’il ne me faut plus tant penser. »

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