Wednesday, February 13, 2013

Les Fleurs de tous bouquets



Il est possible qu’un livre vous parle. Il est possible qu’un livre ait de l’importance pour vous. Il est possible qu’un livre marque une étape dans votre vie. Il en est de même pour un spectacle, un tableau, une musique, une chanson. Il est possible qu’un livre annule tous les autres, un livre ou un spectacle ou une musique... annule et rassemble tous les autres. Il est possible que ce ne soit plus la peine de connaître autre chose que ce que le livre contient. « Aimer une chose suffit », dit Peter Handke. Une chose amusante : Alexandre Barry, l’ami de Claude Régy — qui lit mon blog — avait vu que je portais aux nues le spectacle de Stanislas Nordey et d’Anja Hilling, Tristesse animal noir, au théâtre de la Colline. Il a tanné Claude Régy — avec mes arguments — pour qu’ils aillent le voir. Ils ont positivement détesté. Restés coincés pendant le temp du spectacle (qui leur a parut des heures...) En plus, à quelques centimètres, se trouvait Daniel Jeanneteau, ce qui obligeait Claude Régy à ne pas tourner la tête vers la droite : ils se haïssent. Ils ont passé une très mauvaise soirée. Alexandre Barry me dit donc au téléphone qu’il me tient un peu pour responsable et qu’il faudra qu’on parle. Je n’ai aucun mal de commencer la discussion. Ce n’est pas esthétique, mon intérêt pour ce spectacle que j’ai vu 2 fois et que j’aurais bien vu une troisième si ne s’était créé un engouement qui a rendu difficile le fait d’obtenir des places. Non, mon intérêt est au niveau de la sensation. Ça m’a procuré des sensations inoubliables, qui m’habitent bien entendu encore, qui me hantent, dont j’ai le souvenir précis qui fait que je suis encore, à la fois, dans la fournaise proposée sur la scène (il s’agit d’un feu de forêt) et dans ma vie de tous les jours accompagné des survivants, ces personnages antihéros touchants (car ils ont ressenti des choses) et vivants comme les acteurs qui les incarnaient, les portaient. Tout ça, pour moi, est vivant et c’est ce qu’on appelle, ce que Claude Régy appelle, la « rencontre d’une écriture ». Nul doute que Claude Régy ne pouvait pas rencontrer cette écriture qu’il n’avait pas rencontrée, lui. Il a assez à faire avec ce qu’il rencontre (aimer une chose suffit). Je vais mercredi revoir la pièce La Barque, le soir, à Orléans. Moi (qui ne suis qu’un simple spectateur), je peux aimer et Anja Hilling et Tarjei Vesaas. Pourquoi pas ?

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