Tuesday, February 12, 2013

Les Peintres


Les peintres, que je découvre tout d’un coup. Pas tout d’un coup, mais pendant longtemps, il n’y en avait qu’un. Bruno Perramant. Coup de foudre. Qui dure. Mais maintenant il y en a d’autres — comme je l’ai déjà dit et redit. Eh, bien, ces peintres, ils ont en commun, je le constate, je le découvre, d’avoir lu Clément Rosset. « Il n’y a pas de mystère dans les choses, mais il y a un mystère des choses. Inutile de les creuser pour leur arracher un secret qui n’existe pas ; c’est à leur surface, à la lisière de leur existence, qu’elles sont incompréhensibles : non d’être telles, mais tout simplement d’être. » Je lis dans le catalogue de Visiblement, l’expo de Thomas Lévy-Lasne que, visiblement, il a lu Clément Rosset. Suzanne Tarasiève, la galeriste de Youcef Korichi m’avait aussi promis un catalogue avant de partir sur les soucoupes volantes et alors, là, elle a oublié de me le donner (et, moi, j’ai fui dès que j’ai pu). Je n’ai que ce que j’ai pris en notes : « Je cherche dans la pâte la figure. C’est ce que j’aime chez Francis Bacon, chez Lucian Freud. La touche a sa force. Elle peut révéler sans préciser. Je cherche la simplicité. Je ne suis pas là pour raconter une histoire. Je tourne autour d’un sujet jusqu’à l’épuiser. Je ne m’occupe que du tableau. Pour que l’image ne gagne pas sur lui. Pour qu’un tableau soit authentique, il faut qu’il vienne de la tête. Il faut que ça soit spontané. J’ai le goût de la mimêsis depuis que je suis petit. L’idéal, c’est de partir du mythe ; du temp hors du temp. Le retranscrire sans que ce soit littéral comme dans les informations, dans les journaux. » Je remarque l’humilité de ces peintres immenses. L’humilité faite peintres. Ça me frappe par rapport aux autres artistes dont on a souvent l’impression qu’ils ont inventé le fil à couper le beurre. Humilité, bien sûr, par rapport aux siècles de peinture qui nous submergent comme un océan. Ces artistes, ce ne sont pas des gens qui cherchent la forme, mais la justesse. Et la place du spectateur. Rien ne doit être trop dit. (Ce sont des mots de Youcef Korichi.) C’est pour ça que je me sens en résonance. C’est aussi ce que je cherche, pas la rupture, mais la redistribution des formes dans la justesse. Oui. Qqch comme ça. Et la place du spectateur. Rien ne doit être trop dit. « Un narratif flou », me dit la galeriste. Elle me fait remarquer que le type qui tient la barre de métro porte un habit sorti des tableaux de David. Elle parle d’un regard intemporel qui a un rapport avec notre temp, mais qui est hors du temp. Puis elle me parle des pyramides (qui sont toutes « construites sur la même ligne ») et me dit de regarder sur YouTube La Révélation des pyramides. A partir de là, c’est foutu...

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