Wednesday, February 27, 2013

N’es-tu pas encore à recommencer ?


Tu vas bien ?
— Oui. J’ai la chance de ne pas travailler.

Il fait si froid dans cet éternel sale temp.
Ai-je encore assez d’argent pour partir au soleil ou en montagne ?



J’ai été aimé et j’ai été rejeté. C’est moi qui ai tout fait. Moi, Franz Kafka. Mes amis. Le monde ne ressemble pas à ce que j’ai dans la tête. Dieu soit loué ! « Tu as trop de vie intérieure », m’a dit le prof de danse ou : « Ta vie intérieure est trop puissante », qqch comme ça. C’était vrai. C’est vrai. L’inexistence. 



Il faut à chaque fois écrire qqch qui te calme — et lire sera pareil. N’aie pas peur, tu n’auras le temp de rien. Mais — dans ton passage — tu te souviendras que tu es déjà passé. Tu écriras. Tu n’écriras que pour toi. Pas pour être célèbre. Ne pense pas que tu vas sauver le lecteur. Tu as pu sauver par ton travail de la scène, mais, par l’écriture, tu ne sauveras pas. Car tu n’es pas un écrivain. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu le sais. Ça ne fait pas partie de ton programme (écrire). Et, néanmoins, tu le fais, mais : que pour toi, comme ton jardin, comme la musique au piano chez toi. Il y a tant de livres partout, et, parmi ce tant de livres, des livres superbes. Et cela est comme le monde. Tu ne vas pas l’écrire, le monde ? Quand tu voudras l’écrire, tu l’écriras, mais tu sais maintenant que tu ne veux pas l’écrire. Tu veux encore, d’un pas à l’autre, vivre au-dedans, déjà. Ainsi ce n’est pas écrire. C’est presque vivre. 

Figure-toi que tu es allé à la messe jusqu’à tes 20 ans. Que cherchais-tu ? Tu n’avais même pas encore de « vie sexuelle ». A y échapper ? Raté. Presque. Tu as fini par y échapper. N’es-tu pas encore à recommencer ? N’es-tu pas encore à recommencer ?

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