Wednesday, February 27, 2013

Interdiction d’écrire



« La zone de silence, d’interdiction d’écriture, qui distingue l’écrire du parler, devrait être sensible dans chaque livre, maintenant plus que jamais ; mais qu’en est-il chez celui-ci ? et chez celui-là ? et chez toi ? (4 janv. 1989) »



Je suis brouillé par le récit de moi-même, le récit de la souffrance. Pourtant... Pourtant comme ce récit n’a que peu d’importance... Sous ce récit, toujours présent, cette insatisfaction, « Il s’plaint toujours », à tous les moments de ma vie (ceux que j’aperçois), il y a un autre récit, il y a bien un autre récit : je suis toujours en vie



Et cela, il en est probablement évidemment pour tous. C’est ce que dit Handke. « Rends heureux : épargne le souffle » Dans cette phrase dont j’invente le sens, dont je définis le sens. 



Il est terrible d’avoir été. Cette sensation que je ne peux plus recouvrir un spectacle par un autre spectacle, que maintenant c’est fini, ce petit jeu-là, cette escalade, cette spirale, c’est fini maintenant. Cette après-midi à la Ménagerie, avec les étudiants de l’école du Paysage de Versailles qui devaient faire mon portrait et qui me demandaient : « Y a-t-il des étapes dans votre travail qui vous ont marqué ? » — alors que je parlais du spectacle dans le noir, Le Dispariteur, juste à côté dans cette salle utilisée comme un instrument que je vous montrerai tout à l’heure, et de Jonathan qui chantait, il chantait quoi ? il chantait en suraigus, Polnareff, Jimmy Somerville... et, même, j’aurais voulu : que des garçons, mais je lui ai laissé la chanter, cette chanteuse comment déjà ? de Las Vegas... Céli... Et le voilà qui surgit, Jonathan Capdevielle, de cette même salle, « Ah, ben, justement le voilà ! » (il répétait avec Vincent Thomasset), — comme si tout était possible —, Jonathan plus barbu, un peu plus gros (dit-il), plus hétéro, mais cela n’en rendait que plus disparu, disparu à jamais, le spectacle Le Dispariteur... Douleur.

Douleur, j’écris ton nom dans le règne animal.  



Tout ce qui nous force à simplifier.

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