Une lettre à l’ancienne
Je ne viens plus te voir, mais tu dois savoir pourquoi. Il n’y a rien de nouveau dans ma vie, je n’ai ni amour ni travail. Je suis chômeur en tout. Je n’aurais donc rien à raconter et je sais aussi d’expérience que tu ne pourras rien pour moi. Aujourd’hui, l’heure semble si grave et si définitive que je suis parfois bien angoissé et, plutôt que de penser à Dieu auquel je ne crois pas et avant que de penser à la Providence du dernier recours, je pense à toi. Tu es entre Dieu et la Providence, mais je penche de plus en plus pour la Providence du dernier recours, puisque, après ... ans de thérapie, il est tout de même plus raisonnable — me dis-je — de ne plus en espérer. Néanmoins, tu vois, je t’écris cette lettre et je fais l’effort de la recopier à la main parce que tu ne supportes pas, me semble-t-il, les lettres tapées à la machine. Amour et travail, si tu n’y peux malheureusement rien sans ce commencement à tout, tu peux peut-être — on ne sait jamais — être traversé toi-même par la Providence et m’aider, presque par hasard, tout à fait par hasard...
Yves-Noël
Labels: correspondance
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