Wednesday, March 20, 2013

« I’m not going to be the person I expected to be anymore » (nuit du printemp)



Nous étions de nouveau les enfants de Dieu. Pamela nous avait diffusé dans le creux de l’oreille quelques phrases bienfaisantes — du genre : « Il ne peut pas y avoir de séparation entre la forme et le sans forme » ou : « Tu n’as pas besoin de t’occuper de moi, dit la vie, tout ira bien ». Comme souvent, le chat était rentré dans l’immense salon — au moment peut-être où Pamela disait : « It’s made of silence » et il avait visité avec une grande expectative — ou sagesse — toute cette congrégation ; c’était comme s’il traversait un nouveau paysage d’êtres humains rassemblés immobiles ; il mimait, à sa manière, le tigre dans la forêt de bambou dont avait parlé Pamela. Puis il s’était installé près de Laurent qui n’avait pas, dès lors, cessé de le caresser. J’avais envié le chat. C’est vrai, je m’étais dit, depuis combien de temp ne m’a-t-on pas caressé ? j’aimerais être le chat, quelle chance, le chat, et il va se faire peloter comme ça jusqu’à ce qu’il en ait marre... Je l’avais dit à Laurent après le satsang et Laurent m’avait dit que ça lui avait fait du bien à lui aussi de le caresser, le chat, et, comme il revenait du Japon, il m’avait dit qu’il y avait là-bas des « bars à chats » où tu entrais et où on te donnait un chat à caresser. « Voici une raison de plus d’aller au Japon », je lui avais dit. Puis on était parti à pied dans les ruelles du vieux Paris riche pour manger une soupe dans un japonais de la rue Sainte-Anne. On avait pris la rue d’Aboukir pour rentrer. Gérard  à qui je racontais que j’avais failli ne pas venir au satsang à cause des 10 euros de participation m’avait dit que je pouvais demander une ristourne et m’avait invité au restaurant pour compenser et Gérard qui est chanteur avait chanté d’une si belle voix A  bicyclette quand nous roulions tous les trois avec Ingrid et aussi Les Copains d’abord. On s’était séparé près du café Moustache qui était le premier bar gay de la capitale, à la hauteur de la gare de l’Est, je l’ignorais, Gérard et Ingrid partaient vers le canal, je remontais vers mes Bouffes... Moustache (ou Big Moustache) était aussi le nom du héros du jour (Edwy Plenel) qui avait fait tomber Jérôme Cahuzac avec tant d'obstination et créé même une certaine répugnance parmi les autres journalistes plus respectueux du pouvoir. Je le retrouvais au « Grand Journal » que j'avais regardé plus tard dans la nuit.

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