Thursday, May 09, 2013

Un texte touchant d'Arnaud Bourgoin à mon égard



Yves-Noël Genod serait ce passeur, celui qui disparaît derrière le mouvement, tendu par l'infini d'un entre-deux-points. Le passeur redonne des galons à l'héritage et à l'humilité : se faire l'allusion de tout ce qui fut et tout ce qui est, pour être certain de ricocher le monde, le voir advenir. Le passeur, c'est aussi celui qui embrasse sans distinction le réel et la scène. Dès lors, difficile de savoir si ce que nous vivons ensemble, nos errances au Pont du Diable ou au Berghain, nos lectures de la biographie de Sophie Marceau comme de l'encyclopédie des Herbes, n'est pas le meilleur spectacle qu'il m'a été donné de vivre : l'amitié notre spectacle le plus réussi. Le précieux, c'est ce qui est là ; qu'importe qu'il figure sur la scène du théâtre ou celle de la vie, cette frontière-là n'existe pas ; « le grand théâtre du monde » dont parlait Shakespeare. Lorsque Yves-Noël Genod dit qu'il ne crée rien, il faut comprendre qu'il ne projette rien : la projection, c'est la mort !






Arnaud a été mon assistant sur le troisième Hamlet (celui de Vanves) et sur le premier et troisième des stages « Jouer Dieu » à l'Hostellerie de Pontempeyrat.

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