Thursday, June 13, 2013



2 ou 3 intérêts à aller voir En deuil / Trauerzeit aux Bouffes du Nord :

1. La salle est presque vide et je peux vous dire que Les Bouffes du Nord presque vides (73 personnes, moi compris, j’ai compté), c’est très, très, très beau ! Dire comme La Ribot expliquait à Mathilde Monnier qui se plaignait de la désaffection du public pour leur Gustavia dans la belle salle appelée la Coupole au théâtre de la Cité internationale : «  Mais, Mathilde, c’est encore mieux pour cette pièce, c’est encore plus beau. C’est une pièce qui embellit au fur et à mesure qu’on la joue pour moins de gens : on pourrait la jouer pour une personne et elle — la pièce — serait en pleine forme… » « Espaces perdus », disait Claude Régy. Plus c’est vide, plus c’est beau !

2. Il y a un quatuor de violoncelles extraordinaire (ensemble Aton’&Armide)… Waouh…

Faut-il une troisième raison ? Vous aimez le chiffre 3 ? J’en trouverai bien une avant la fin du spectacle (si l’on excepte le fait d’être assis à côté de James que je n’avais pas vu depuis des années).

La troisième raison est peut-être celle-ci :

Il y a qqch comme du vide. On passe un film et on n’entend que le bruit du projecteur et… rien.

Ah, voici la troisième raison, la vraie ! (D’ailleurs James est sorti.) Un très bon — et très beau — vieil acteur franco-allemand dont Alain Neddam a déjà parlé ici * et, là, on entend ou croit entendre Rainer Maria Rilke : « Et toujours la même image. On a 2 yeux de trop » ; «  Il est nu comme un saint, mince et lumineux » ; «  Dans un lit les prières sont plus courtes, mais plus intenses » ; « Dehors, une tempête court à travers le ciel et met en pièces la nuit, noire et blanche » ; « Qui claque les portes ? Qui traverse les chambres ? »



* sur Fessebouc. Après vérification, flamand : Johan Leysen. 

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