Tuesday, August 06, 2013

Une enfance pourrissante



Je n’ai pas regardé le chien qui jouait dans l’eau. J’avais vu, le matin, tant de vie dans les aquariums et si peu à l’extérieur, ça m’avait abattu. J’étais descendu sur la grève avec un vilain livre. Je m'étais mis au bord de l’eau, mais elle montait. J’étais parallèle à la ligne, elle m’envoyait ses gouttelettes. J’avais posé la tête sur une pierre et les nuages étaient toujours aussi majestueux et duveteux. Ma mère ne savait pas vivre, mais elle voulait bien faire. C’était pénible et touchant. Mes parents s’entendaient bien, ils se débrouillaient, mais elle était toujours méfiante, inquiète. Inquiète de quoi ? on ne savait pas trop. On avait l’impression : qu’on se passe d’elle. Si peu autonome, si en panique, au fond. Le lézard, il était venu tout près quand je pensais que j’étais jaloux des poissons, des coquillages et des mammifères marins. Ça m’ennuyait de repartir d’ici ; le temps passait trop vite en vacances. J’avais demandé à Xavier des nouvelles de Philippe le Guillou. J’expliquais que j’avais pensé à lui parce que j’avais reçu un SMS dans son style. Le SMS disait : « J’adore ces convois qui amènent l’obscur dans le bleu, l’étrange dans l’éclatant. J’adore cette lumière entre 2 lumières. Je me hâte de retrouver ces mers crépusculaires. »

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