P eut-on faire de sa vie une œuvre d’art ?
Quelle secousse ! Tant
de choses à la fois — et, dans la journée, choisissons un événement !
(journée fantôme car je suis avec toi…)
Je choisis : allé au lycée Fernand Léger, à Argenteuil, à l’invitation de
Violette Villard, professeur de philo, une classe principalement de filles,
principalement blacks, qui se destinent à être infirmières (elles ne le
pourront pas toutes), « musulmanisées », m’avait dit Violette, très
vivantes aussi. En classe de philo ! Sujet du jour : « Peut-on
faire de sa vie une œuvre d’art ? » Et moi comme exemple d’artiste à
qui elles peuvent poser des questions… Violette m’a fait remarquer à quel
point, dans tout ce que je disais, j’étais sartrien (sur la liberté, tout ça,
l’idée d’échapper aux rôles). Je ne le savais pas. Elle a même dit :
« A un moment, j’ai cru à une réincarnation ! » Hé, hé… Ça me
plaît quand on me dit qqch de moi qui me surprend… Je ne connais pas Jean-Paul
Sartre à part, en effet, la célèbre page sur le garçon de café. Sans doute une
page qui m’avait frappé en classe de philo… Violette veut les emmener voir un
de mes spectacles. Ça, ce serait top ! Elles ne viennent pas bien souvent
à Paris, vous savez, elles en parlent comme d’une ville étrangère et, moi aussi,
quand, au retour, le train (un 1/4 d’heure) a franchi la Seine, un soupir de
reconnaissance m’a échappé. C’était comme un autre pays, chez elles, chez eux,
les hommes aussi, de la rue, à la fois un ghetto et un soulagement : la France.
La France, c’est donc vrai, c’est aussi ça : mosquées et lycées de
banlieue… La mosquée et le lycée… je me suis trompé parce qu’au sortir de la
gare, il y a 2 lycées près de 2 mosquées, le lycée Romain Roland et le lycée
Fernand Léger (donc).
Labels: paris
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