C omment parler à Géraldine
« Chère Géraldine,
J’espère que tu vas bien,
sous toute cette hémoglobine répandue par Vienne / Capdevielle.
Ce petit mot court pour te
dire ceci, qui est à la fois un remerciement et une demande, tout ça confondu
autour du même objet :
Tu sais l’immense
importance qu’a eu pour moi ton invitation à traverser La Mort d’Ivan Ilitch dans les ténèbres impeccables du plateau de la
Bastille. Je te l’ai écrit déjà. C’est à la Bastille qu’il a trouvé son
antre naturel, sa caverne. Je ne sais pas, la douce attention de l’équipe
technique et administrative, la joie de se retrouver dans ce lieu si tendre et
si exigeant par ce qu’il raconte, tout ce dont il résonne et transpire, tout ça
faisait que se dépoiler et traverser cet océan de noir devenait comme se donner
tout naturellement à la chose la plus douce et la plus terrible à la fois. Un
rêve, quoi. Bon, ok, mon rêve, disons ! Alors, encore une fois, de cette
magnifique opportunité d’avoir donné sa pleine vitalité à un objet aussi
fragile, aussi vaste pour moi, je te remercie totalement.
Bon, et là, j’ai eu la joie
d’apprendre que Marie Collin, directrice de festival d’Automne, envisageait de
programmer à nouveau La Mort d’Ivan Ilitch dans le cadre d’un volet de sa programmation consacré au travail
d’Yves-Noël au sein de la prochaine édition. Bon, alors là, j’ai sauté de joie
jusqu’à mon ordinateur où j’essaie de ne plus bondir pour te dire à quel point
il serait génial de pouvoir reprendre ce spectacle à la Bastille si, par
bonheur, tu étais d’accord. Je n’imaginerais pas le jouer ailleurs à Paris. Tu
as été celle qui a permis que ce travail existe ici, dans le théâtre le plus
idéal qui soit pour cette performance, alors c’est avec joie que je t’écris
pour te demander si tu permettrais à nouveau que les bluettes de Julio Iglesias
tire mes larmes de crocodile le temps de quelques jours à l’automne prochain.
J’en serais — et Yves-No avec moi — comblé. Voire plus. Dis-moi ce que tu en
penses.
Peut-être je te croiserai
ce soir à L’Entracte où Jonathan fête son dernier coup de canif. Sinon plus
tard ? Je t’embrasse,
Thomas Gonzalez »
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