J ’adore Marcela Iacub !
« On sait que jadis, et
l’on en trouve des témoignages de toutes sortes au XVIIIe siècle, la sodomie
pratiquée entre mâles n’était pas l’apanage des homs qui préféraient les autres
homs. Elle était pratiquée par tout un chacun de sorte qu’elle était devenue
une sorte de mode. Cela permettait aux mâles d’éprouver des orgasmes
prostatiques, comparables à ceux dont jouissent les femmes avec leurs vagins.
Certes, il y a des homs dits hétérosexuels qui aiment que leurs partenaires
féminines leur introduisent des doigts ou d’autres choses, même s’ils ne sont
pas trop nombreux. Mais si ce sont les fems qui doivent agir et non pas
d’autres homs, ces derniers ne profitent pas des émotions que pourrait leur procurer
la pénétration par un sexe masculin.
Là où cette limitation
s’exprime le mieux, c’est dans les partouzes. Au lieu de se pénétrer aussi
entre eux dans ces rencontres, les homs se limitent à échanger des fems. Les
libertins du XVIIIe siècle auraient été si dépités s’ils avaient pu constater
ce que font ds ces fêtes ceux qui revendiquent cette appellation
aujourd’hui ! Ils se seraient dit : « Mais regardez ces beaufs
pétris de préjugés ». Or notre monde préfère se priver des plaisirs pour
que chacun puisse se dire je suis ceci ou cela. Comme si le fait de s’assurer
de qui on est — comme si on était qqch ! — était plus important que les
explorations que nous pouvons faire avec nos corps, cette merveilleuse planète
de chair que la nature nous a donnée pour que nous tirions d’elle le maximum de
jouissances pendant nos courtes existences sur terre. Et cette restriction agit
aussi sur lesdits homosexuels qui se privent de pénétrer des fems dans
n’importe lequel de leurs orifices — même s’ils peuvent en avoir envie — de
peur de penser qu’ils n’appartiennet pas au groupe dans lequel ils sont
désormais si fiers d’être. Ceux qui le font sont suspects de ne pas s’assumer,
de céder à la pression hétérosexiste. C’est pourquoi après cette
période de lutte contre l’homophobie, il faudrait en envisager une autre dans
laquelle les mots « hétérosexuel », « homosexuel », « bisexuel »
soient aussi ringard que la flétrissure accolée au mot « enculer ». »
(Extrait d'un article dans « Lui »)
0 Comments:
Post a Comment
<< Home