Tuesday, December 24, 2013

S oigner le mal par le mal


Je suis resté chez moi, j’ai fait du courrier…

Je me suis calmé avec qq lettres que j’ai écrites…

Je me suis calmé sur tout ce que je n’avais pas lu, pas su, pas appris par cœur, sur toutes les langues que je ne parlais pas, sur les amours qui m’avaient fui, sur les tempêtes et les soleils et les neiges et les animaux que je ne connaîtrai pas, sur toute ma vie déjà finie, je me suis calmé et la peur, la peur, la grande angoisse s’est calmée avec moi ; ma vie faite d’accalmies.
J’ai fait un peu d’espagnol, sans trop d’angoisse (une passoire, je suis). J’ai pensé à mon professeur qui avait dit qu’écrire participait à son bonheur, que s’il ne le faisait pas, il était mal. J’ai pensé à toute cette intelligence qui m’échappait et j’ai essayé d’être heureux avec ce que j’ai — comme le malade dans sa chambre d’hôpital est encore en vie. Par ex, ces choses qui m’échappaient, j’avais lu plusieurs pages, à la librairie de Paris (où je m’étais abrité de la pluie dans l’après-midi — assez de i !), du livre de Rama Yade sur le pouvoir. Elle tient son journal de femme d’Etat et on voit — ça m’avait fasciné — toute la violence de ce jeu d’ambition qu’elle semble vivre avec beaucoup d’énergie, même si elle parle d’ « angoisse » et de « boule au ventre », même si elle dit : « J’ai essayé de dormir ». Tout ça m’échappe et je m’étais demandé si j’aurais pu lire le livre en entier… mais j’en avais sans doute lu assez parce que qq’un m’avait dit de le reposer. Peut-être m’y étais-je engouffré ? J’avais encore mon bonnet sur la tête, c’était peut-être ça, m’étais-je dit, qui était étrange, un clochard qui lit.

« Sería más tonto de lo que he sido »

« INSTANTES
Si pudiera vivir nuevamente mi vida.
En la próxima trataría de cometer más errores.
No intentaría ser tan perfecto, me relajaría más.
Sería más tonto de lo que he sido, de hecho
tomaría muy pocas cosas con seriedad.
Sería menos higiénico.
Correría más riesgos, haría más viajes, contemplaría
más atardeceres, subiría más montañas, nadaría más ríos.
Iría a más lugares adonde nunca he ido, comería
más helados y menos habas, tendría más problemas
reales y menos imaginarios.
Yo fui una de esas personas que vivió sensata y prolíficamente
cada minuto de su vida; claro que tuve momentos de alegría.
Pero si pudiera volver atrás trataría de tener
solamente buenos momentos.
Por si no lo saben, de eso está hecha la vida, sólo de momentos;
no te pierdas el ahora.
Yo era uno de esos que nunca iban a ninguna parte sin termómetro,
una bolsa de agua caliente, un paraguas y un paracaídas;
Si pudiera volver a vivir, viajaría más liviano.
Si pudiera volver a vivir comenzaría a andar descalzo a principios
de la primavera y seguiría así hasta concluir el otoño.
Daría más vueltas en calesita, contemplaría más amaneceres
y jugaría con más niños, si tuviera otra vez la vida por delante.
Pero ya tengo 85 años y sé que me estoy muriendo. »



si pudiera, imperfecto du subjonctif (ensuite dans le poème : conditionnel)
relajar, relâcher, détendre, décontracter
tonto, idiot (hacer el tonto)
de hecho, en fait
habas, fèves
paracaídas, parachute
descalzo, pied nu
calesitas, manège
atardeceres, amaneceres, crépuscules, aubes

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