L ’Art dégénéré
C’est une bande de loustics
qui jouent Starmania en douce
parce qu’ils n’ont pas les droits. Hier, c’était au Théâtre de Verre, rien à
voir avec la Ménagerie de Verre, non, non, là, c’est vraiment l’underground
(d’ailleurs, c’est dans mon quartier : Max Dormoy). C’est Thomas
Lévy-Lasne qui a eu la charge de rabattre ses copains jusque là, places à 6 €
(lui, il a déjà vu 2 fois). Alors, je dirais que — pourquoi c’est génial ?
parce qu’on ne sait jamais s’ils
font exprès ou si c’est vraiment raté. L’illusion et le réel joue une danse de
mort, si vous voulez. Indécelable ; on ne peut pas les décoller l’un de l’autre,
les séparer ; Clément Rosset aurait du boulot… Bref, de l’archi-underground ! Les
Deschiens de Navarre, à côté, c’est la Comédie Française. C’est pédéland sublime avec des filles qui font tout pour en être. Etre pédé, trave, trans pour une fille, c’est une ambition… On peut y jeter sa vie ! Androgynes de
rêve pas pour plaire à Madame Le Pen. « Quel est le véritable personnage
qui se cache derrière ce visage ? » Qu’ils pourrissent dans leur
fric, les héritiers, les politiques ! nous, nous avons la classe pauvre, nous avons la vie et
l’amour et la laideur et on les emmerde ! On crèvera de leur Coca-Cola et
de leurs pesticides, mais on crèvera ! et, comme le paradis existe
pas, on regrettera pas ! Yes, we have the music et un très vilain sound
system. « J’aurais voulu être un artiiiiiste. » C’est pour des choses
comme ça qu’on supporte Paris… L’extrême solitude apparentée au rêve faux. Un
bémol, cependant : une actrice un peu moins gracieuse, peut-être, j’ignore
son nom, un pantalon blanc... un petit peu en dessous ce soir-là, une attitude un
petit peu « Mélenchon » (qui gueule), on sentait bien qu’elle ne jouait que pour
elle et se sentait supérieure à ses congénères, on aurait dit, disons,
l’Isabelle Huppert de l’underground, ce n’était d’ailleurs pas exactement
qu’elle ne jouait pas avec ses partenaires, elle jouait, certes, mais pour les
enfoncer… Mais, vraiment, c’est bien parce que j’ai l’œil déformé par ma
professionnalité et que vous êtes bien complaisant avec moi car je suis bien sûr que le grand public n’y aura vu que du feu et ne l’aura pas distinguée de
cet ensemble dont Thomas Lévy-Lasne résuma la réussite acharnée d’un :
« Ça a un charme… » Que demander de plus à une soirée
parisienne ? (En parler à Marie Collin…)
Labels: paris
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