« Rien ne devrait
avoir un nom, de peur que ce nom même le transforme. » Virginia Woolf
Aujourd’hui, dans ce temps
mexicain, lumière sublime et polluée, sublime car polluée… cette brume, cette grisaille de lumière de
bord de mer, fraîche, exactement Mexico en décembre ou les très belles journées
d’été en Bretagne, j’ai appris que je n’avais pas la maladie d’Alzheimer.
Presque déçu. J’ai vu le docteur Fain, c’est un très grand ORL, je l’ai vu pour
faire le point sur l’anosmie et aussi pour me faire faire des prothèses
auditives qui réduiront la nocivité des klaxons surtout en Vélib’, je supporte
pas, c’est comme si on me donnait une baffe à chaque fois. Sur l’anosmie :
rien à faire, il m’a dit que la recherche n’était pas très avancée sur
l’odorat, on ne sait pas vraiment comment ça fonctionne, il n’y a pas de solution
actuellement — comme j’aime quand un médecin parle comme ça : la
vérité ! on ne sait rien, rentrez chez vous... Le régime, oui, c’est,
en effet, ce qu’il y a à faire. Les 2 plus grandes causes des allergies
alimentaires sont le lait de vache et le gluten. Etc. Et puis alors, j’ai dit
que j’avais lu que l’anosmie était l’un des signes avant-coureurs de la maladie
d’Alzheimer, il m’a répondu : « Oui, ça, c’est moi qui l’ai dit dans
« Paris-Match »… — Ah, c’est vous… — Oui, mais pas à votre âge, n’y
pensez plus… — Oui, mais je perds la mémoire et il m’arrive de confondre les
mots… — Ça, ça nous arrive à tous ; la mémoire, ça se travaille… » Au
passage, il m’a pris pour beaucoup plus jeune que je ne suis (à cause sans
doute de la lumière mexicaine tamisée de son cabinet à midi et demie avenue
Matignon), je lui ai dit : « Je mens sur mon âge, en effet… mais pas
à vous, docteur… j’ai 100 ans… » Puis j’ai rejoint Sylvie pour les racines
au 400, rue Saint-Honoré dans le Paris sublime, comme plongé dans de l’eau et
de la transparence, cette lumière mortelle, cancérigène… et Gildas est venu me
faire répéter mon texte dans le salon… et j’ai réussi à rejoindre Sigrid au
Conservatoire pour lui trouver une robe. Au Conservatoire, c’était les
auditions du concours d’entrée — quelle angoisse ! En sortant à 18h, j’ai
rencontré Geoffrey Carey qui faisait partie du jury, puis Stanislas Nordey
réellement en grande beauté et en grande jeunesse, je le lui ai fait remarquer,
il m’a dit : « Eh bien, je fais comme toi, je fais des injections… » sur le ton de la plaisanterie, mais je crois que, dans son cas, ça doit être
vrai, c’est réellement phénoménal : il n’arrête pas et il a l’air d’être
en vacances. Oui, Vacances dans la réalité...
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