Alain Neddam
Quand Fellini décida de
tourner un film sur Rome, ce film quasiment sans scénario devint Fellini/Roma, et il ajouta à toutes les légendes de la Ville
Eternelle la légende d'un film incomparable. Un film à propos de Rome, une
collection d'instants magiques ou bizarres, dont le sujet était surtout le
désir de pousser plus avant les possibilités infinies du cinéma de fiction.
Ici, ce soir, j'ai eu un sentiment analogue, l'impression de voir un spectacle
qui aurait pu s'appeler sur le même mode Yves-Noël Genod/Bouffes du Nord. Un poème d'images et de sons dont le héros serait le
théâtre des Bouffes du Nord, et dont le sujet serait d'explorer les infinies
possibilités de la création théâtrale. Comme Fellini, la beauté surgit au
milieu du chaos, la lenteur laisse entrevoir une fin possible quand survient
une bascule d'image qui révèle d'autres splendeurs, la sagesse advient au
détour de l'image la plus saugrenue ou de l'effet le plus clinquant. On sort de
cette soirée aux Bouffes du Nord rincé, ébloui, partant pour revivre la
traversée. Depuis les créations légendaires de Brook, aucun spectacle n'avait à
ce point montré la beauté sauvage et la puissance imaginaire de ce théâtre.
Merci infiniment, Alain !
Très, très heureux que cela t'ait touché ! Et merci de nous envelopper de si
belles références rêvées en effet... Oui, ce théâtre parfait, je ne voulais que
le « dupliquer », c'était ça le projet (diabolique, en un sens) :
copier la perfection (de cette création de Peter Brook) et la placer à mon
tour, à l'échelle 1, sur elle-même déjà parfaite (mais tu le dis mieux que
moi). Heureux d'être compris ! Si bien — et, encore une fois, par toi...
Labels: bouffes correspondance
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