E l agua de la sed y el pan del hambre
Je me souviens avoir été près
de l’eau, aujourd’hui… Je voulais écrire, je voulais raconter, mais il y a trop
de choses, tout le temps, à raconter, toute la vie serait à raconter (bien
entendu) et je n’ai pas le temps (si je veux vivre ou, simplement, lire), mais
je me souviens avoir été près de l’eau, aujourd’hui, oui, près de l’eau… J’ai
dormi sur une jetée, j’étais à l’aube réveillé, un peu groggy et je suis allé
sur une plage, il faisait trop froid encore pour se baigner (j’ai trouvé), mais
j’ai vu les flamants roses, les échassiers qui marchaient sur l’eau et je suis
allé plus loin, sur la même plage, mais d’un autre bout, entre-temps le soleil
avait monté, il faisait beau et chaud et la mer était comme en été en Bretagne,
la mer, l’inimaginable — que je
n’osais à peine regarder, ce vide, c’est vrai, c’est qqch, qqch d’inimaginable
et se mettre sur ce bord, ce bord du vide ou cette inversion : tout ce
qui était dehors est maintenant dessous, la vie, les montagnes, les vallées…
Oui, j’ai fait ça — et j’ai commencé à écrire tout ce que je n’avais pas vécu —
tout et rien. Et j’ai repris la voiture pour m’échapper de ce bord du temps, je
suis rentré.
Labels: voyage
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