E t à lui

Claude Régy à qui je parle de Baudelaire, qu’il ne connaît pas, je lui cite un vers qui semble taillé à sa mesure : « Car je cherche le vide, et le noir, et le nu ! », et lui : « Le nu, je te le laisse… » (Rire.)

Le film d’Alexandre Barry est sublimissime : Tout seul avec mon cheval dans la neige, Axel Bogousslavsky. Alexandre est l’un des plus grands cinéastes que je connaisse. Il faudrait en parler...

Laure Adler est venue hier avec Alain Veinstein, bien qu’elle soit claustrophobe. J’ai essayé de la dissuader. Elle m’avait appelé (je ne sais pas comment elle a eu mon numéro). Claude me dit qu’il les sent blessés. Oui, bien sûr. Je n’ai pas osé exprimer ma sympathie à Alain Veinstein à qui je n’ai jamais parlé, à qui j’ai toujours seulement serré la main quand il était avec Laure. Il m’impressionne. Il me parle depuis que je suis tout petit. Il m’a formé. Je l’écoutais la nuit au mois de juillet ou d’août chez Claude Régy justement à minuit sous les étoiles en Charente-Maritime et c'était absolument exactement la chose juste, je me souviens l'avoir pensé en même temps que de le vivre. J'étais si petit. Le transistor. Laure Adler est plus expansive, c’est plus facile. Je pensais à elle quand je disais, hier soir, elle dans le noir absolu tout au fond, A celle qui est trop gaie : « Les retentissantes couleurs / Dont tu parsèmes tes toilettes / Jettent dans l’esprit des poètes / L’image d’un ballet de fleurs. » Et à lui.