L e 24 décembre : anniversaire de Pierre Soulages
En ce moment, j'appelle
beaucoup Claude Régy ; c'est si violent, les enfers que décrit Charles Baudelaire,
je me tourne vers un expert et je lui demande : « Comment faites-vous pour
supporter la vie ? » Il ne se fout pas de ma gueule, il cherche à me répondre,
il me dit qu'il ne la supporte pas toujours. Je lui raconte que je me souviens
de lui, tournant aux environs d'un théâtre, vers 4h de l'après-midi — je ne
sais pas, il me semble que c'est le théâtre Garonne, à Toulouse, pour Chutes — et chopant les acteurs à mesure qu'ils arrivent,
par exemple, ce jeune acteur noir, excellent, perdu de vue : « Descends bien
aux enfers... » Moi, en ce moment, c'est les enfers tous les jours ; avec
Baudelaire, on ne peut pas y échapper : FLEURS DU MAL, on vous dit... FLEURS DU
MAL... Mon Dieu ! ce dix-neuvième siècle si lucide... Une voyante m'envoie : «
Qqch d'autre que l'amour vous tracasse... » Certes... Et ce corps comme un
enfant qu'il faut soigner… En ce moment, nous faisons salle comble. On a même
refusé 4 personnes hier, que j’ai fait entrer à l’entracte. On aurait pu
les faire entrer dès le début. Samedi, comme la caisse avait vendu plus de
billets, on a fait entrer et ça s’est très bien passé (c'est la meilleure à
ce jour, samedi). La jauge à 50, c’est moi qui l’ai imposée. La direction voulait
plus. Je n’ai pas cédé. Mais comme on veut toujours que l’artiste cède, une
rumeur a pris au théâtre disant que c'était la « sécu » qui l’imposait, cette stricte jauge. On
croit toujours, au théâtre, que la « sécu » décide de tout ; eh non ! la « sécu » ne décide de rien, puisqu’elle est contre le théâtre, donc elle ne
décide de rien du théâtre, au fond, à part son éternel projet de l'interdire, mais,
ça, ce n'est pas nouveau du tout... Qui viendra ce soir ? le 24 décembre, de 21h à
23h30, parmi les orthodoxes, les musulmans, les juifs, les bouddhistes, les je-ne-sais-quoi, les athées, les même-pas-athées, les anti-famille, anti-enfant,
anti-capitalistes, anti-marché de Noël qui entoure d’une herse quasi infranchissable
le théâtre du R-P.
Labels: rester vivant
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