L a Premièrefoisité
Aujourd’hui, je le
professe : je n’en aurai jamais, jamais fini avec Baudelaire (je mourrai
avant). Cioran disait : « De Adam à Baudelaire… » et Jules
Laforgues énumérait : « Le premier il se raconta sur un mode modéré
de confessionnal et ne prit pas l’air inspiré » ; « Le premier
il parla de Paris en damné quotidien de la capitale » ; « Le
premier qui ne soit pas triomphant mais s’accuse, montre ses plaies, sa
paresse, son inutilité ennuyée au milieu de ce siècle travailleur et
dévoué » ; « Le premier qui ait apporté dans notre littérature
l’ennui dans la volupté et son décor bizarre d’alcôve triste » ;
« Il a le premier trouvé après toutes les hardiesses du romantisme ces
comparaisons crues, qui soudain dans l’harmonie d’une période mettent en
passant le pied dans le plat — (non le charme d’une quinte) — comparaisons
palpables, trop premier plan, en un mot américaines semble-t-il — palissandre,
toc déconcertant et ravigotant » ; « Le premier poète qui ait
fait église — chapelle / un seul
volume — une note — dogme et liturgie / décor — et comme conséquence dévotion
des fidèles et hors d’ici point de salut » ; « Le premier il a
rompu avec le public — Les poètes s’adressaient au public — répertoire humain —
lui le premier s’est dit : la poésie sera chose d’initiés. / Je suis damné
pour le public — Bon — Le Public n’entre pas ici » ; « Le
premier / des comparaison énormes :
Et dormir dans l’oubli
comme un requin dans l’onde
— Je suis un cimetière
abhorré de la lune
Un vieux boudoir
Ses yeux polis sont faits
de minéraux charmants ».
Labels: rester vivant
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