Chère Marie, chère
Aurélia,
enfin le succès !
Hier (samedi), il y a eu un pataquès entre le haut et le bas, il restait 8
places en haut, ils ont vendu 12 places en bas (en liste d’attente). Donc,
Stéphane a rajouté 3 chaises et l’une des personnes a préféré s’asseoir par terre.
Je disais que des places meilleures allaient se libérer rapidement, mais c’est
justement ce soir-là que presque personne n’est parti, juste en tout (sur les
2h1/2) 3 ou 4 ; donc on peut dire qu’on a été complet jusqu’au bout. Si ça
se reproduisait, ce serait donc possible (pour moi) de rajouter qq personnes à la
jauge. Ecoute magnifique surtout dans cette deuxième partie qui est celle où
depuis toujours (et sauf à cette première sordide) le sens se révèle à chaque
seconde : Ah, c’est là qu’on devait en venir, les sons et les parfums sont
mêlés, l’érotisme et la mort, les ténèbres et la lumière, etc. indissolublement
liés, indestructiblement liés, dans des liens de plus en plus massifs et
subtils à mesure que la connaissance (la connaissance anthropomorphique, la
poésie est anthropomorphique) progresse. Cette deuxième partie qui — j’en ai
déjà parlé — s’est faite d’un trait, en une après-midi, à Bruxelles, et qu’on
n’a jamais retouchée —, je me dis qu’elle n’existerait sans doute pas sans la
première partie (qui contient autant de beautés que la seconde, c’est pas ça,
non, la différence — énorme, pour moi —, c’est que l’une est travaillée (la
première) et que l’autre ne l’est pas (et celle de l’effort n’atteindra, par
définition, jamais celle du non effort) (et je sais que je suis en
contradiction, là, avec ce que pensait Charles Baudelaire). Un public que j’ai
pu regarder dans les yeux, heureux comme eux, leurs visages lavés par la nuit
et éclairés par l’amour ; un spectacle quoi ! Jean-Marc Adolphe était
là, il a adoré, adorable lui-même. Ce matin, il n’a pas fait un vrai article
(et il s’en excuse), mais il se déverse en plusieurs posts sur Facebook. Je
vous mets le principal (sa dernière phrase est sans ambiguités :
« Rester vivant, de Yves-Noël
Genod est, de très loin, l'expérience la plus lumineuse (et ténébreuse, tout
autant) qu'il m'ait été donné de vivre dans une salle de
« spectacle »... » Merci, Jean-Marc ! Ça me console de la
honte et de l’humiliation de cette première et des 2 suivantes auxquelles je
pensais échapper parce que le Rond-Point avait accepté de ne pas envoyer
d’invitations, mais ça n’a pas suffit, ils me haïssent, les pros, et c'est
réciproque, c'est la guerre ; à Avignon, je leur foutais déjà mon pied au cul.
Que faire pour le 24 ?
Jouer quand même ? Où trouver les orthodoxes, les musulmans, les juifs,
les bouddhistes, etc. les athées, les mêmes pas athées, les anti-famille, anti-Noël, anti-obligation
du réveillon ?
Bien à vous,
YN
Labels: rester vivant correspondance
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